mercredi 25 août 2010 par Le Patriote

L'après-midi d'hier, la Maison d'Arrêt de Correction d'Abidjan, a été très mouvementé. La quiétude de la tristement célèbre MACA a été troublée par un fait, s'il mettait seulement aux prises deux quelconques prisonniers, pouvait passer pour un banal fait de société. Mais ce qui n'est pas le cas. Aux environs de 13 h, selon nos sources, une gifle sonore retentit devant le bâtiment des femmes. Une garde pénitentiaire se trouve au sol. Au-dessus d'elle, se tient Mme Angeline Kili, le visage déformée par la colère. Certains gardes surpris, dans un premier temps, par l'acte de l'ancien Président du Conseil d'Administration du FRC (Fonds de Régulation du Café-cacao), s'interposent. La garde pénitentiaire encore sous le choc, se demande ce qui a bien pu se passer. L'ex-PCA visiblement satisfaite de la correction qu'elle vient d'infliger à la pauvre dame, se retire en toute impunité. Et tout cela devant le régisseur qui n'a pas bronché ni levé le petit doigt pour venir en aide à sa collaboratrice. Mais qu'a bien pu faire la pauvre garde pour se faire souffleter de cette manière ? Selon les mêmes indiscrétions, la raison de cette rixe vient du comportement même de Mme Kili au sein de la prison. Depuis un certain temps, cette dernière s'adonne à un petit commerce au sein de la MACA. Elle vend des petits gâteaux et friandises qu'elle fait confectionner par des proches. Une chose qui n'est pas du goût de tout le monde. Surtout des gardes pénitentiaires femmes qui s'adonnent au même commerce dans le cadre de leur coopérative qui voient ainsi une partie de leur marché grignotée par l'ancienne baronne milliardaire de la filière café-cacao . Mais, il faut le souligner au passage, toute activité commerciale est interdite aux détenus au sein de la prison. La garde pénitentiaire rappelle ce règlement à Mme Kili. Il n'en fallait pas plus pour la mettre dans une colère noire. Quelle outrecuidance ! Elle, la toute-puissante baronne de la filière café-cacao se voit dicter sa conduite par une petite garde pénitentiaire . Voilà une impertinence qui doit être lavée dans la violence. Et pan ! Voilà la pauvre projetée à terre par une gifle magistrale. Et Mme Kili, de quoi a-t-elle écopé comme sanction dans tout cela ? Rien ! En temps normal, elle devrait être mise en isolement pour avoir agressé une garde. Ou à la rigueur, elle devait se voir transférer dans une prison où les conditions de détention sont plus strictes. Mais nos sources sont formelles. Mme Kili est retournée dans sa cellule comme si de rien n'était. Sans même essuyer une protestation de la part du régisseur de la MACA. Une attitude qui fait peser actuellement un sentiment d'injustice au sein de la célèbre prison. Pouvait-il en être autrement ? Assurément pas ! Au sein de la MACA, la suite donnée à cette affaire n'étonne guère. Car, selon certaines indiscrétions, à chaque fois que le président du parti au pouvoir, Pascal Affi N'Guessan vient voir Mme Angéline Kili qui est sa compagne dans la vie, le régisseur ne manque pas de leur céder son bureau. Avec de telles faveurs, comment l'ex-PCA du FRC ne se croirait pas tout permis ? Moralité : même en prison, un baron du régime reste un baron.
Jean-Claude Coulibaly


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