jeudi 26 août 2010 par Le Nouveau Réveil

Le contentieux judiciaire est dans son dernier jour. Le bilan n'est pas encore fait, mais les chiffres glanés çà et là laissent croire que le FPI, principal demandeur des radiations, est loin d'avoir atteint ses objectifs. Pas plus de 15% des demandes en radiation n'ont été satisfaites en tout cas. Mais le FPI a déjà engagé son plan B qui devrait lui permettre de gagner du temps et de tout brouiller avant le 31 octobre.
En principe, sauf changement, la période du contentieux devrait prendre fin ce soir. Pourtant, la traque aux supposés fraudeurs sur la liste électorale par le FPI est loin d'être terminée. Pis, la chasse aux "étrangers" ne fait que commencer. Du moins si on s'en tient aux discours tenus depuis un certain temps par des barons du FPI, pour qui, est-on en droit de penser, la liste électorale ne sera bonne que quand elle sera totalement sous leur contrôle. Quand on apprend par la presse que le maire de Yopougon, Gbamnan Djidan Jean Félicien, dit : " Il faut empêcher ces étrangers de prendre part au vote. Nous les connaissons, nous connaissons leurs domiciles Ou encore, nous allons afficher les photos des fraudeurs dans les rues", on ne peut que s'inquiéter de ce que cesdits étrangers peuvent être l'objet de la traque des radicaux du FPI, même après la période du contentieux judiciaire. Et même s'ils sont confirmés sur la liste électorale définitive par la justice, le FPI les reconnaissant toujours comme fraudeurs, a décidé de les empêcher de prendre part au vote. L'un dans l'autre, si ces électeurs ripostent, il risque de s'ensuivre des échauffourées. Déjà à Abengourou, à Man, à Divo, l'on déplore une série d'affrontements entre les calomniateurs et les accusés. Cela pourrait continuer après la période du contentieux, si le FPI se met en tête d'empêcher ces "fraudeurs" de prendre part au vote. Tout cela peut être vu comme des troubles et le Conseil constitutionnel pourrait s'en saisir pour évoquer l'impossibilité d'organiser des élections dans un tel contexte. Comme pour trahir un peu cette possibilité, le Chef de l'Etat, candidat du FPI à la présidentielle du 31 octobre, déclarait le mardi 24 août 2010, lors d'une cérémonie d'investiture de l'équipe de campagne Tchaman, à Cocody Blockhauss " On dit que Laurent Gbagbo veut être au pouvoir sans élection. Mais c'est toi qui a fait, si tu n'avais pas attaqué ils ont multiplié deux ans par cinq " Il a donc fait 5 ans de mandat sans élection parce qu'il y a la crise. Et s'i cette crise continue à travers la guerre de la liste électorale, il pourra encore rester au pouvoir sans élection. Pour sa part, le gouverneur du district d'Abidjan, Amondji Djédji Pierre, disait, selon ses propos rapportés par la presse : " nous allons traquer les fraudeurs jusqu'au bout " et que l'ex-vice président de la CEI pour le compte du FPI Dogou Alain, qui est maintenant conseiller spécial de Laurent Gbagbo découvre subitement " de la fraude massive dans l'inscription sur les listes électorale en France ", que faut-il attendre ? Le FPI n'est pas prêt de lâcher cette autre bouée qu'est la contestation de la liste électorale pour échapper au naufrage électoral. Contentieux judiciaire ou non. Des centaines de milliers de demandes en radiation déposées directement dans les tribunaux à travers le pays par les barons du FPI et qui doivent être traitées en quelques jours seulement après avoir attendu des semaines durant, ne peuvent que préparer les esprits à la violence.
Eddy PEHE

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