jeudi 26 août 2010 par Notre Voie

Le contentieux dans le département d'Abengourou se passe sur fond de terreur, de course-poursuites, d'attaques, de menaces et d'intimidation depuis quelques jours.

Hier, le siège du village de Sankadiokro par des militants et sympathisants du Rdr, aidés par des non-nationaux Maliens, Guinéens cet Burkinabé, a fait 4 blessés nommément identifiés chez les autochtones et également des blessés du côté de ceux qui ont attaqué.

Cette dernière vague de violence à Abengourou fait suite à une tentative de conciliation et de réconciliation, hier, des autochtones avec les maliens, guinéens et burkinabé de Sankadiokro par le chef canton.

En effet, suite à la suspension du procès sur le contentieux par le juge pour cause de trouble occasionné par les militants et sympathisants du Rdr, les dénonciateurs des fraudeurs ont été pris à partie, pourchassés et/ou violentés par ceux-ci. Le village de Sankadiokro, en guise de protestation, a organisé une marche pacifique à la suite de laquelle le jeunes ont décidé de la fermeture du marché de gros jusqu'à nouvelle ordre. Ce marché étant détenu par les étrangers, la chefferie traditionnelle et la sous-préfecture décide d'entamer une médiation. Rendez-vous était donc pris pour hier matin dans le village. Les deux communautés s'expliquent devant les autorités traditionnelles et administratives. Tort a été donné aux étrangers qui ont reconnu qu'il y a des fraudeurs en leur sein. Cependant, certains d'entre eux ont demandé à rester sur la liste pour obtenir la carte d'identité ivoirienne, mais s'abstiendront de prendre part au vote. Cette requête surprenante a conduit les jeunes du village à demander que les fraudeurs rédigent et signent une lettre de radiation, car ils ne peuvent accepter l'arrangement proposé. Les fraudeurs s'y opposent et demandent que le tribunal tranche dans ces conditions. Lorsque les jeunes leur rétorquent que, lundi dernier, ils ont été molestés par ces derniers, la cacophonie s'installe. Les étrangers se retirent pour se concerter. Contre toute attente, les autochtones sont attaqués par des jets de pierres. La surprise passée, ils ripostent et font battre en retrait ceux qui les ont attaqués. Quelque temps après, ils reviennent à la charge avec du renfort venu des villages environnants et d'Abengourou, pour prendre position à l'entrée du village. Alertée, une équipe de la gendarmerie vient promptement rétablir l'ordre. Après le dispersement des communautés étrangères, les jeunes de Sankadiokro ont décidé d'un couvre-feu et le maintien de leur décision de fermer temporairement le marché de gros. C'est dans cette atmosphère tendue qu'est censé reprendre le contentieux ce matin.

Herman Bléoué
envoyé spécial

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