C'est désormais clair. La Primature de Guillaume Soro ne porte plus le président de la Commission électorale indépendante (Cei) dans son c?ur. Elle a accusé aujourd'hui, la Cei de tous les péchés d'Israël. Par la voix d'Alain Lobognon, conseiller spécial du premier ministre, chargé de la communication, et membre du Comité d'évaluation et d'accompagnement (Cea) de l'Accord politique de Ouagadougou (Apo), un plan B est même en préparation, pour mettre sous l'éteignoir l'Institution dirigée par Youssouf Bakayoko, dans le cadre de l'organisation des élections. ?'Nous avons fait un simple constat, qui est que les membres du Cea, présents à Ouagadougou, estiment qu'il faut, à tout prix, organiser les élections le 31 octobre 2010. Ils ont estimé qu'il ne faut pas attendre la dernière minute pour dire qu'un tel est responsable du retard de l'organisation des élections. Les propositions n'ont pas été encore été consolidées. Toujours est-il qu'un plan B est en préparation au niveau des différentes délégations. Dès qu'une proposition sera consolidée, elle pourra évoluer vers le Cpc (Cadre permanent de concertation), pour une proposition concrète. Nous pouvons confirmer qu'il y a déjà des prémices de plan B pour palier les insuffisances de la Cei'', a indiqué Alain Lobognon dans un confrère ivoirien. Cette affirmation qui du reste, est surprenante, donne la nette impression que la Primature veut s'accaparer l'organisation des élections. Une chose qui à coup sûr, sera difficilement acceptable par les Ivoiriens. La position d'arbitre ( ?) dont se targue la Primature ne devrait pas lui permettre de faire des excès. Cela est d'autant vrai que ses animateurs, issus pour l'essentiel, de l'ex-rébellion, devrait savoir que leur longue présence à la Primature, ne plaît pas forcement au peuple qui aspire à la normalité. Si un plan B il devrait avoir, c'est celui qui songe à la ?'libération'' de la Primature actuelle, si les choses trainent. Voici le vrai plan B qui mérite d'être exploré. Cela est d'autant important qu'il serait impensable que les Forces nouvelles (qui détiennent la Primature) organisent de façon exclusive les élections. L'essentiel pour cette Institution, devrait être, de faire en sorte que la Cei reçoive avec célérité, les moyens qu'elle réclame depuis des lustres pour parachever le travail colossal qu'elle a abattu. La Primature actuelle, en tant que maître d'ouvrage, aura tout à gagner en se saignant pour satisfaire les exigences de la Cei qui est le maître d'?uvre des élections à venir. Vouloir écarter la Cei à l'étape actuelle du processus de sortie de crise, c'est bouleverser l'espoir d'un peuple qui espère que ses souffrances prendront fin dans moins deux mois.
BAMBA Idrissa