vendredi 27 août 2010 par L'expression

Qu'un parti politique, pour les besoins de sa cause, décide de violer le mode opératoire arrêté pour le contentieux électoral, cela peut se comprendre. Les partis évoluent selon des intérêts dont la réalisation peut amener à passer par des séquences tactiques. Même les plus inadmissibles au plan moral. Chez certains politiques, la morale est un encombrement dont il faut se débarrasser pour être efficace. Mais, qu'un juge qui doit dire le droit au nom du peuple s'autorise à entrer dans ce jeu partisan, les choses deviennent alors dramatiques. A Divo, le responsable local du Front populaire ivoirien n'a pas voulu remplir les formulaires de demande en radiation. Et pourtant, le sieur Bada Tayoro, veut sortir des centaines de personnes de la liste électorale et de la nationalité ivoirienne. En février dernier, les affrontements occasionnés par ce problème ont entrainé des victimes et fait de nombreux dégâts. Le mercredi 24 août, le juge de Divo a vidé son délibéré. Sans surprise, les six cents personnes poursuivies par le parti de Laurent Gbagbo ont été radiées. L'homme de loi en plus de cet exploit qui sera inscrit dans la mémoire collective s'est permis des leçons à la Commission électorale locale. Accusant cette institution d'être à la base des soulèvements, le magistrat s'est affranchi des contraintes du mode opératoire en estimant qu'elles n'étaient pas indispensables à la bonne administration de la justice. Ce sont les règles édictées par les acteurs de la sortie de crise en vue de l'établissement de la liste électorale qui imposent cependant la procédure à suivre. La situation est ainsi régie par ces règles que la décision du juge est dans le cas d'espèce insusceptible de recours. Foua Bi Gaston, le magistrat qui a sévi à Divo s'est permis de piétiner le mode opératoire, il ouvre du coup la voie à la contestation de sa décision. Aussi bien par la Cei que par les victimes.

D. Al Seni

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