samedi 28 août 2010 par Le Patriote

Le contentieux judiciaire a pris fin. L'Onuci vient également de publier un rapport accablant les FDS sur les événements de février 2010. Anne Désirée Ouloto, porte-parole principale passe en revue les questions chaudes de l'heure. Interview.

Le Patriote : Mme la Porte-parole principale, le contentieux électoral vient de prendre fin avec sa phase judiciaire, quelles leçons tirez-vous?

Anne Désirée Ouloto (ADO) : Les leçons à tirer de cette difficile et honteuse phase du contentieux électoral sont de plusieurs ordres : D'abord nous devons tous retenir que Refondation rime avec mensonge, manipulation et fraude au regard des décisions prises par la plupart des magistrats. C'est ce qui explique le rejet de milliers de demandes initiées par de hauts dignitaires du FPI qui, pour la plupart, sont des élus. Quelle honte pour notre pays. De deux, il y a un énorme travail à faire pour avoir une justice libre qui dira le droit, et rien que le droit. J'en profite en tout cas pour dire un grand bravo et toutes nos félicitations à tous ces valeureux magistrats qui ont agi en toute responsabilité en statuant au regard de la législation ivoirienne en vigueur et non au regard du code de nationalité selon la refondation. Ensuite, le FPI a démontré aux ivoiriens et au monde entier son mépris pour l'ivoirien et pour l'étranger, et plus particulièrement pour l'Afrique. Ce parti représente un véritable danger pour la paix en Côte d'Ivoire, et pour la paix dans la sous région. Dire que M. Laurent GBAGBO se présente abusivement comme étant le candidat des ivoiriens et de l'Afrique ! C'est un véritable scandale.

Enfin, nous devons retenir que de nombreux ivoiriens malheureusement, ont été radiés de la liste et sont désormais des apatrides par la faute d'un régime xénophobe, appuyé par quelques magistrats qui ont hélas fait le mauvais choix.

LP: Pourquoi le RDR votre parti est apparu en première ligne de cette bataille contre les radiations de fraudeurs?

ADO : Le RDR ne défendra jamais des fraudeurs. Nous étions en première ligne pour combattre le mensonge, la xénophobie, les radiations abusives, la manipulation du FPI contre les Ivoiriens.

Nous avons été de tous les combats chaque fois que le FPI a mis en danger la vie de la nation, la vie des citoyens. Souvenez-vous du charnier de Yopougon, des tueries de 2004, 2006, 2008 et des arrestations abusives ; le RDR était là pour soutenir et aider les victimes du FPI. Nous avons encore été là pour dénoncer l'implication de responsables du FPI dans le déversement des déchets toxiques qui continuent de mettre en péril la vie de milliers d'ivoiriens. Tant qu'il y aura injustice, fraude, démagogie, le RDR sera là pour défendre les populations vulnérables.

Autrement, quel serait notre rôle d'opposant ? Nous avons choisi d'être une opposition responsable, rigoureuse et forte.

LP: Le candidat ADO est-il satisfait de ce contentieux?

ADO: Le président Ouattara regrette malheureusement qu'il y ait tout de même eu des radiations abusives et des décisions prises par des magistrats, au mépris du mode opératoire. C'est une honte pour la Côte d'Ivoire que d'avoir des responsables politiques, des élus du peuple qui, à la vérité sont sans foi ni loi. Toutefois, nous sommes tout de même satisfaits que cette mascarade du FPI et de Laurent Gbagbo soit terminée. Mettons le cap à présent sur la liste définitive et la distribution des cartes nationales d'identité ainsi que des cartes d'électeurs pour mettre fin à ce régime.

LP: Que répondez-vous alors à Sokouri Bohui du FPI qui affirme que leur combat pour la désinfection de la liste électorale n'est pas terminé et que les fraudeurs ne voteront pas?

ADO: Qu'il retienne que la Côte d'Ivoire n'a pas besoin de nazis sur son sol. C'est la raison pour laquelle nous combattrons ce régime dont les pratiques et méthodes hitlériennes ne nous mèneront jamais à la paix durable et au développement. L'heure de la chute de Laurent Gbagbo et du FPI vient de sonner, avec ce désaveu cinglant de leur tentative de radiations massives d'honnêtes citoyens. Et puis, qu'ils arrêtent de voir des fraudeurs partout ! Les vrais fraudeurs ce sont les refondateurs, spécialistes des fraudes dans les concours d'entrée dans l'administration, à l'école de police Qu'en dit-il ? C'est tout simplement triste. A dire vrai, ce monsieur est dangereux pour la cohésion sociale. C'est un ennemi de la paix.

LP: Et à propos du vote?

ADO: Qui est Sokouri Bohui pour empêcher un ivoirien d'accomplir un acte civique ? Il prend ses désirs pour la réalité. Je l'invite à tirer les leçons de ce désaveu cinglant qu'ils viennent de subir.

Qu'ils arrêtent de croire qu'ils ont droit de vie et de mort sur les ivoiriens. Aucun refondateur n'a un titre foncier sur la Côte d'Ivoire. Si la honte pouvait tuer, Sokouri Bohui devrait la boucler pour de bon.

LP: Quelle est la prochaine bataille du RDR?

ADO: A présent, nous attendons dans les plus brefs délais la liste définitive et la distribution des cartes nationales d'identité et cartes d'électeurs. Le serpent n'est pas encore mort. Il réapparaîtra à nouveau. Sokouri Bohui l'a dit au nom des refondateurs. Qu'ils prennent garde parce que nous nous opposerons à toute tentative de blocage du processus désormais irréversible.

LP: Vous affirmez que le processus est désormais irréversible, mais parlant du 31octobre, de nombreux Ivoiriens continuent de douter. Y croyez-vous toujours?

ADO: Je comprends parfaitement ceux qui continuent de douter. Ils connaissent bien Laurent Ggagbo et le FPI. Ils sont réputés pour dire une chose et son contraire. Leur parole n'a aucune valeur au point où nous avons entendu dire à maintes reprises S'il n'y a pas d'élections ça fait quoi ? . Seulement cette fois, le processus est vraiment irréversible. S'ils se trompent pour organiser des blocages, ils nous trouveront sur leur chemin! La fin du second mandat de Laurent Gbagbo est pour la fin du mois d'octobre. Nous ne lui donnerons jamais un troisième mandat cadeau qu'il ne mérite d'ailleurs pas. Heureusement qu'il le sait. De plus, la CEI vient de publier un chronogramme. Le 31 octobre est donc la dernière date.

LP: On a également assisté à des passes d'armes entre collaborateurs du Premier ministre et la CEI. Y a-t-il péril en la demeure?

ADO: Je ne le crois pas. Nous nous sommes tant battus pour cette commission électorale. C'est le seul instrument que nous avons pour des élections justes et transparentes. Il n'y a pas péril en la demeure. La porte-parole du Premier ministre a tranché et je crois que le débat est clos. Il nous appartient tous de laisser la CEI faire son travail, de lui faire confiance car nous sommes au bout du tunnel. Elle n'a pas toujours la tâche facile ave les agissements perturbateurs des refondateurs qui, il ne faut pas l'oublier, veulent tout gâter parce qu'ils savent qu'ils ne gagneront jamais.

LP: Y a-t-il un plan B contre la CEI?

ADO : Ecoutez, nous n'avons pas élaboré de plan A, il n'y a donc pas de plan B. Je sais tout simplement qu'il y a une CEI qui organisera l'élection présidentielle, et c'est le plus important.

LP: L'ONUCI vient de publier un rapport détaillé sur les événements de février 2010 dans lequel elle accable les FDS. Quel commentaire faites-vous?

ADO: Ce rapport renvoie ce régime à sa propre image, grand spécialiste en charnier, tueries, tortures et violations graves des droits de l'homme. Ajouter à cela l'institutionnalisation de la fraude dans les concours administratifs, le favoritisme, le tribalisme et la xénophobie, il ne reste plus à monsieur Sokouri Bohui et à ses amis de la refondation que de courir les villages avec leur candidat qui l'a bien compris pour demander pardon à tous les Ivoiriens pour ces dix ans de souffrance, de deuil, de misère, et de désespoir qu'ils ont imposés au peuple.

Aux FDS, ce rapport est un avertissement et une invite à la sagesse et au respect de la dignité humaine. Quel mérite y a-t-il à tirer à balles réelles sur des frères ivoiriens, dans l'unique but de faire plaisir à Laurent Gbagbo et à la refondation ? Sachons tirer les leçons de cette regrettable expérience pour des élections sans tuerie. Ceci m'amène à me poser la question de savoir ce qu'il adviendra lorsque Laurent Gbagbo sera battu à l'élection présidentielle d'octobre 2010 ? Que feront les FDS?

L'Armée doit absolument rester républicaine, distante des chapelles politiques et ne servir que les intérêts supérieurs de la nation. Elle ne saurait donc être l'otage d'un groupuscule, d'une minorité au pouvoir par accident.

Interview réalisée par Coulibaly Brahima

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