jeudi 2 septembre 2010 par Le Temps

Certains ont pu faire le déplacement d'Abidjan pour prendre part à la cérémonie d'hommage dédiée à Bernard B. Dadié, une icône de la littérature ivoirienne, africaine. D'autres, empêchés, se sont fait représenter. Tous, ont témoigné pour la postérité, de ce qu'est l'homme, le politique, le poète, le dramaturge, le romancier, le nouvelliste, l'écrivain célébré dans la ferveur par ses contemporains. De son vivant. Témoignages époustouflants !

- Etté Bogui Marcel, enseignant-médecin : "60 ans passées avec Bernard Dadié permet de parler de l'homme que j'aime. Du militant. De l'homme libre, l'homme sincère à l'humilité déconcertante. L 'aîné qui n'hésite pas à rendre visite au cadet, souriant. Les valeurs qu'il défend sont dans notre société d'aujourd'hui, en voie de disparition. C'est un constant défenseur des Droits de l'Homme".
- Alain Bamoukou,
universitaire Congolais : "Je me réjouis d'avoir fait éditer en 2009, celui qu'on célèbre aujourd'hui, dans un ?uvre d'anthologie où figurent sept(7) des plus grands poètes d'Afrique noire. Il m'a appris le sens de décision, l'esprit de courtoisie. Son ?uvre est d'actualité et inspire la nouvelle génération. Un nègre à Paris est précurseur des problèmes de l'immigration qu'on connaît aujourd'hui ici et là. De Bernard Dadié, je dirai que nous sommes au fond, les petits fils de ce guetteur qui monte la garde. Le "Pagne noir", "Un nègre à Paris" etc, je suis fier d'enseigner cela à l'université de la Californie(Usa)"

- Sem Pierre Kipré,
historien, diplomate : "Il a tout vu dans la Côte d'Ivoire du XXe siècle. Il est présent heureusement pour nous en ce XXIe siècle commençant. C'est un témoin. Un interrogateur souvent impertinent, toujours engagé. Bernard Dadié nous parle toujours les yeux dans les yeux de cette Côte d'Ivoire, de l'Afrique qu'il a voulu construire par la parole, l'écriture, la parole du frère, la parole qui chante. Bernard Dadié disait: " Je n'ai pas honte d'ètre noir. J'ai plutôt honte de ne rien savoir "L'homme a vécu la période coloniale à son apogée. Dadié ? C'est cet homme resté constant dans ses principes de vie, fier de sa culture, refuse l'émasculation qui veut dire renoncement à toute liberté. Bernard Dadié doit être compris comme ce vieux qui ne veut pas que son cercueil soit lourd lorsque viendra le silence de la mort ".

-Barthlémy Kotchy, universitaire, président de l'Ascad :
L'hommage rendu à Bernard Dadié est une circonstance singulière et heureuse. Car Dadié est un patrimoine glorieuxIl y a des personnes dont l'entrée dans l'académie les honore et d'autres dont l'entrée honore l'académie (Ascad). Bernard Dadié fait partie du dernier cas de figure. Il est un immortel. La cérémonie d'hommage nous invite à un exercice difficile : Comment immortaliser un immortel ? L'auteur de un nègre à Paris sait qu'on doit consolider le statut d'immortel. L'écriture et la culture ; l'autoroute par laquelle Bernard Binlin Dadié accède à l'immortalité. Il est sans doute le grand prince des lettres ivoiriennes. La Côte d'Ivoire a eu plusieurs grands prix littéraires de l'Afrique noire. On retiendra que Dadié fut le 1er de ces lauréats. Dadié, dans un nègre à Paris n'est-il pas notre Montesquieu ? Aujourd'hui, j'affirme : Dadié est Dadié. Bernard Dadié est certainement un homme de notre renaissance. Dadié, un héros de notre évolution démocratique. En 1956, Dadié nous disait : " Un jour viendra "Aujourd'hui, ce jour est arrivé. Salut à toi Dadié l'immortel.

Douh-L.Patrice
pdouh@yahoo.fr

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