vendredi 17 septembre 2010 par L'intelligent d'Abidjan

Localisée à Cocody, la direction de la Communication et du Multimédia (Dcom) a été créée en 1970 et représente la mémoire de la République de Côte d'Ivoire. Elle a pour mission de tenir à l'attention du public les informations qu'elle relaye sur toute l'étendue du territoire nationale à travers les halls d'information. L' I.A l'a visitée pour vous.

La salle ?'dépôt-Archives'' envahie par les pensionnaires indésirables

Il est 11h40mn lorsque le directeur Dr Guéhoun Niakpa Auguste (nommé depuis 2001) nous donne l'autorisation de visiter les locaux de la Dcom. Nous sommes accompagnés par le sous-directeur de la communication communautaire, Sagou Djamako Gilles pour visiter la salle N°7 ? salle de ?'dépôt-Archives''. Dès notre entrée dans cette enceinte, nous sommes frappés immédiatement par une odeur infecte de moisissure et de papiers putréfiés. Nous imaginons tout de suite le calvaire des agents du service d'entretien qui accomplissent leurs tâches quotidiennes dans des conditions extrêmement difficiles. Il faut compter avec les céphalées et autres pathologies (grippes) qui sont leur lot quotidien. Minutieusement disposées sur les étaux alignés en cinq (5) rangées, se trouvent des reliures d'anciens journaux qui datent des années 50. Au nombre de ces tabloïds, il y a des quotidiens, des hebdomadaires, des mensuels, des bimensuels, etc. On y retrouve Jeune Afrique 1969, le Bimensuel Afrique-Asie 1977, Le Monde ?juin 1970 et 1976, le Journal officiel de 1968, des encyclopédies et bien d'autres archives qui suscitent l'admiration. Nonobstant l'effort constant des responsables de la Dcom de veiller à la conservation des archives à eux confiés, (le problème d'étanchéité ayant été maîtrisé), des pensionnaires indésirables troublent le sommeil des agents qui ont à charge l'entretien. Ce sont les termites et les blattes (cafards) qui s'attaquent impunément à ces archives, mémoire collective de l'Etat de Côte d'Ivoire. A en croire notre guide, Sagou Djamako Gilles, le seule problème majeur reste celui du conditionnement des documents d'archives. Nous avons besoin de climatiseurs pour éviter que les termites ne détruisent tout , a-t-il souhaité. Non sans préciser qu'il faut la numérisation et des équipements techniques pour rendre leurs services plus efficients. Suite à l'évolution des médias, le système de reliure est obsolète et mérite d'être adapté aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (Ntic). Afin d'être à l'ère des Ntic, précise notre guide, les responsables de la Dcom ont opté pour la transformation des halls d'information en des centres multimédias communautaires qui seront repartis en vingt-sept (27) centres sur le territoire national. Le projet a été déjà monté et nous recherchons des financements. Parce qu'il faut mettre en place un système d'intranet avec accès à Internet. Ce qui pourra permettre aux populations de consulter et d'avoir les documents en temps réel. Nous envisageons de constituer une base de données à partir de la centrale (Dcom), donc à partir d'Abidjan pour desservir tous les vingt-sept (27) centres multimédias , a fait savoir le sous-directeur, Sagou Djamako Gilles.

La salle ?'Dossiers de presse'', pour la constitution des reliures

Sagou Djamako Gilles explique que dans cette salle dite Dossiers de presse, se trouve constitué le découpage des textes par thèmes. Par exemple dans les documents ayant trait à l'élevage, à la pêche et à la forêt, seront rangés tous les articles de presse traitant les mêmes sujets. Ainsi de suite pour les autres thèmes. Ce travail aboutit, dira-t-il, à la constitution des dossiers de presse par thème. Au départ, on recevait touts les journaux qui sont en vente en Côte d'Ivoire. Mais, depuis un certain temps, on ne reçoit que les parutions de Fraternité-Matin. Des agents de cette structure viennent nous les déposer ici même à la Dcom. Les autres organes nous demandent de payer de l'argent pour que leurs parutions nous parviennent , a déploré Sagou Djamako Gilles. La consultation des archives est absolument gratuite. Mais les élèves, étudiants et chercheurs ne se bousculent pas dans les locaux de la Dcom, ce qui témoigne même de l'ignorance de ce temple du savoir de la mémoire nationale. Pour les sceptiques qui font des fixations sur la Dcom, il rassure : Nos services ne sont pas payants. Nous sommes un département du Ministère de la Communication. Nous agissons dans le cadre du service public .

Aussi a-t-il confié : L'équipe, qui nous a précédé, a dû abandonner des reliures dans une imprimerie de la place par faute de moyens pour récupérer les documents reliés .

La salle ?'Archives photos''

Troisième point d'attraction, elle n'a pu être visitée (Ndlr, le jour de notre passage) à cause de l'absence du responsable ayant à charge la gestion de ce patrimoine. Si l'on en tient aux propos M. Sagou, des photos de l'époque coloniale y sont placardées au grand bonheur des inconditionnels nostalgiques. Mieux, précise le sous-directeur de la communication communautaire, l'on peut découvrir des photographies relatives aux années 1906 et 1907, d'autres consécutivement à la construction des tours administratives et celles de l'aérogare de Port-Bouët - devenu plus tard Port Autonome d'Abidjan. Au temps colonial, le service ?'Archives photos'' avait été chargé de récupérer toutes les gravures témoignant de la vie de la République de Côte d'Ivoire

Krou Patrick

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