La Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci), traverse des moments difficiles, depuis quelques mois. Zagol Alain qui conduit la dissidence, veut mettre de l'ordre dans le milieu estudiantin et scolaire. Initiative qui risque de se heurter aux décisions de Mian Augustin, Secrétaire général de la FESCI.
Zagol Alain Durand alias Hugo Chavez et ses compagnons vivent dans la clandestinité. Depuis le 28 décembre 2009, date à laquelle il a été élu à la tête de la dissidence de la Fesci à Yamoussoukro, ils ont mené plusieurs conflits à Yamoussoukro, leur base, avec les ?'hommes'' de Mian Augustin, également secrétaire général de la Fesci. C'est dans un quartier retranché de l'une des 10 communes d'Abidjan que nous l'avons rejoint, vendredi dernier. Assis dans une buvette, il est entouré d'une dizaine de jeunes gens, tous issus de la Fesci. Vêtu d'un tee-shirt rouge et d'une casquette de la même couleur, il nous fait savoir que lui et ses hommes ont quitté leur base de Yamoussoukro pour s'installer à Abidjan.
Un affrontement probable
Deux raisons sous-tendent cette sortie inattendue : Nous avons appris pêle-mêle que les ennemis de l'école ivoirienne, c'est-à-dire Mian Augustin et Kacou Brou, ont lancé des mots d'ordre pour bloquer les inscriptions dans des lycées et collèges. Ce n'est pas normal et nous comptons y mettre fin, a-t-il indiqué. Pour l'éventuelle augmentation des frais d'inscription à l'université de Cocody, le meneur de la dissidence se veut très clair : Si l'Etat ne peut plus faire face aux problèmes, qu'il privatise l'université. C'est simple. L'Etat doit prendre ses responsabilités et confier la gestion à une structure privée. L'actuel président de l'université est un éminent professeur de Sciences économiques et de gestion. En tant qu'économiste, il doit savoir que l'économie tient compte des faits de la société. Aujourd'hui, aucun indice ne prouve que l'Ivoirien ait assez d'argent pour payer 50 000 Fcfa.
Selon ?'Hugo Chavez'', l'autre raison de leur sortie est la volonté de reprendre les cours que ses compagnons de lutte et lui ont abandonnés depuis décembre dernier. Nous avons été confrontés, depuis notre élection à la tête de la Fesci à Yamoussoukro, à la barbarie de Kacou Brou dit maréchal K.B., parrain de la tendance Mian dans les établissements secondaires et sur le campus de Cocody. Selon Zagol Alain, lui et son secrétaire général adjoint, Guédé Yoro alias Ramsès, depuis l'élection, reçoivent des sms de menace de mort. Plus grave, les lignes de leurs téléphones portables ont été interrompues parce que faisant partie d'une flotte téléphonique. Il note que Mian Augustin et Kacou Brou leur mènent la vie dure. En témoignent leurs différentes chambres saccagées. La chambre n° 571 du campus Inset, chambre du secrétaire général dissident, Zagol Alain, a été saccagée, le jour même de l'élection. Celle de Guédé Yoro n° 359 de la cité rouge n'a pas été épargnée. Elles ont subi les assauts d'inconnus. Les parents de N'Guessan Assa, l'un des leurs, vivant à la Riviera Golf ont reçu des menaces de mort. Pis, ils ont été agressés au Plateau, dans un restaurant de la cité administrative au mois de janvier. Des hommes en tenue militaire nous ont approchés et nous ont battus avec la crosse de leur kalachnikov. D'autres ont utilisé des tessons de bouteilles pour nous blesser. Nous nous sommes rendus ensuite dans une polyclinique de la Riviera III pour nous faire soigner, a-t-il ajouté. Avant de poursuivre : Nous ne sommes pas allés à l'école parce que la tendance Mian s'est arrogé le droit de vie et de mort sur des étudiants sans que l'Etat ne bronche. L'Etat aurait-il abandonné l'école dans les mains de K.B. et de Mian? Ou est-il impuissant devant eux. Ils entendent installer bientôt des sections de la Fesci dans toutes les régions. Toutefois, ils comptent régler incessamment un problème très important.
Raphaël Tanoh