Le lundi 23 août dernier, un événement, des plus inhabituels, s'est produit dans le village de ?'Béhoua'', dans la sous-préfecture de Zéo, dans le département de Bangolo. Un groupe de sorciers a été démasqué par le cercueil d'un cadre décédé, récemment, à la suite d'une très courte maladie. Le samedi 21 août 2010, le nommé Zido Jean, agent d'état civil à la sous-préfecture de Zéo revenait de son champ pour rejoindre sa case située à l'autre bout du village, il est pris d'un malaise, juste à l'entrée de cette bourgade. En quelques fractions de secondes, son mal s'empire et se transforme en une atroce douleur. N'en pouvant plus, il se couche dans les herbes et appelle au secours. Malgré les soins apportés à l'infirmerie de Zéo où il est emmené, il rend l'âme aux environs de 19 heures, ce même jour. Cette mort subite interpelle les villageois qui, en l'espace de deux semaines, enregistrent deux décès de deux frères dans cette même famille.
Keï Jean, le frère cadet de l'agent de l'Etat civil est tenu responsable mystique de tous ces décès.
En un mot, il est accusé de sorcellerie. Ces accusations sont rejetées en bloc. Le lundi 23 août pourtant, un fait bizarre se produit. Au moment où l'on s'attèle à conduire Zido Jean à sa dernière demeure, le cercueil du défunt, comme poussé par une force mystique, conduit les transporteurs dans les ruelles du village où 4 personnes sont terrassées par la dépouille mortelle. Ceux-ci nient les faits et demandent les preuves de leur inculpation d'assassinat de Zido. La famille fait appel donc à un expert de détection des sorciers qui confirme les ?'accusations'', du cercueil. Ils finissent par passer aux aveux, mais pis, ils citent 8 autres complices. Les 12 sorciers font, dès cet instant, de graves révélations. Ils confirment être les auteurs de cette mort. Ils justifient que Zido a été transformé en mouton et que son sang recueilli a servi à peindre les murs de l'école du village qui leur sert de royaume. Au compte de leurs sales besognes, on peut ajouter l'arrêt des travaux d'électrification du village de Béhoua. Finalement, ces sorciers ont été contraint de payer la somme de 100 mille francs chacun à la famille du défunt et 25 mille francs cfa au féticheur qui doit les désenvoûter. Le défunt laisse derrière lui 5 enfants et une femme.
Ibrahim Bakoulé (Correspondant régional)