vendredi 1 octobre 2010 par Le Temps

Dans son programme de redressement de l'économie ivoirienne l'une des trouvailles du seul et unique Premier ministre de feu Félix Houphouët-Boigny, a été la privatisation et le sauvetage des sociétés d'Etat ou des entreprises à forte participation de capitaux d'Etat. De l'Energie électrique de Côte d'Ivoire (Eeci) et la Société de distribution d'eau en Côte d'Ivoire (Sodeci) à la fameuse Poste et Télécommunication (Ptt). Elles sont plusieurs dizaines à avoir passé dans le moule de la privatisation version Alassane Dramane Ouattara. En tout, sur la période 1994- 1998, ce sont une soixantaine d'entreprises qui ont été cédées sur un total de 80. La privatisation a rapporté plus de 302 milliards de Fcfa à l'Etat et a permis la reprise par le secteur privé de plus de 100,2 milliards de Fcfa soit un gain global de 402,2 milliards de Fcfa. Pendant que le secteur privé a injecté 330 milliards de Fcfa dans les entreprises qui lui ont été cédées. Toutefois, il convient de préciser que l'absence d'un cadre règlementaire transparent et connu de tous, a favorisé la constitution de monopoles privés inefficaces, notamment au niveau de certains services publics concédés. L'on se souvient encore aujourd'hui comme hier, de la scabreuse affaire " Allassane Ouattara vend et rachète " relative à la prise de participations dans les capitaux de certaines entreprises cédées par des personnes écrans du Premier ministre Ouattara. Mais aussi et surtout sur le parc automobile de l'Etat dont une bonne partie a été reformée et vendue pour renflouer les caisses de l'Etat. Pendant que du fait de l'application de son Plan d'Ajustement structurel pour lequel, il a d'abord réclamé 100 jours puis, 1000 jours, ce sont plus de 12000 travailleurs qui ont été jetés à la rue. Pendant que sur la liste d'attente, des entreprises comme la Société ivoirienne de raffinage (Sir), la Caisse autonome d'amortissement (Caa) (actuelle Bni) devraient être cédées au franc symbolique. La Société de transport abidjanais (Sotra) devrait être également privatisée. Autre tableau et autre époque, à l'issue de la présidentielle d'octobre 2000, le candidat du Front populaire ivoirien (Fpi), Laurent Gbagbo arrive au pouvoir et refuse de brader la Sir et de liquider la Caa. Résultats, après une reprise en main du nouveau staff managérial et de nouveaux conseils d'administration, l'heure est à l'application d'un nouveau système de gestion de type privé qui donne depuis de bons résultats. La Sir qui devrait être cédée au Franc symbolique, a renoué avec les excédents en fin d'exercices. Avec des excédents dépassant les 30 milliards de Fcfa. L'ex-Caisse autonome d'amortissement (ex-Caa), devenue Banque nationale d'investissement (Bni) a été avec bien d'autres structures para étatiques, avec le Trésor public, l'un des instruments de financement de l'économie ivoirienne. La Bni, en dix ans, a injecté plus de 600 milliards de Fcfa dans l'économie ivoirienne.

Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr

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