lundi 4 octobre 2010 par Nord-Sud

Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a quitté Abidjan, à la mi-journée d'hier, après les rencontres qu'il a eues avec les acteurs politiques ivoiriens. Il a fait le point de sa visite de travail face à la presse au pavillon d'honneur de l'aéroport Félix Houphouet-Boigny. Lire l'intégralité de sa déclaration.

Je voudrais d'emblée remercier l'ensemble des acteurs politiques ivoiriens, que j'ai rencontrés durant mon court séjour ici : le président Gbagbo qui m'a reçu, hier soir, à Yamoussoukro, le Premier ministre Soro Guillaume, le président Bédié, M. Ouattara que j'ai vu ce matin ainsi que M. Choi. Qui est le représentant spécial des Nations Unies et M. Badini représentant du Facilitateur Blaise Compaoré. A qui je veux rendre d'ailleurs hommage pour l'?uvre qu'il a accomplie à l'égard de la Côte d'Ivoire ainsi qu'à l'égard d'autres pays. Nous avons eu avec tous un dialogue constructif, confiant et je voudrais remercier tous ceux m'ont accueilli, moi et ma délégation. Nous avons perçu beaucoup de chaleur, de franchise et une volonté de faire avancer le processus politique qui nous a impressionnés. Je suis venu en Côte d'Ivoire au nom du président Sarkozy parce qu'une page de l'histoire de la Côte d' Ivoire est en train de se tourner. Une ère nouvelle s'annonce à laquelle chacun aspire : les Ivoiriens bien sûr au premier chef et tous aussi tous les amis de la Côte d'Ivoire. Et par conséquent, la France. Depuis huit ans, la Côte d'Ivoire vit une période difficile. Depuis huit ans, cette terre qui a été si souvent louée pour son attachement à la paix, connaît l'insécurité, des évènements graves s'y sont produits. Et certains de ces événements, ne nous dissimulons pas la vérité, ont créé la tension entre nos deux pays. Ces évènements ont pu provoquer des blessures et du ressentiment chez nos peuples.

Ce que j'ai dit à mes interlocuteurs

J'ai dit deux choses à mes interlocuteurs. Premièrement, la France se réjouit profondément que l'élection présidentielle puisse bientôt se tenir maintenant que la liste électorale est été définitivement adoptée. Dans cette élection, je vais le dire avec force, la France n'a pas de candidat, elle n'a pas de favori. Son devoir est de ne pas en avoir. Le président de la Côte d'Ivoire sera choisi par le peuple ivoirien ; qui qu'il soit, il sera le représentant de son peuple et par conséquent il sera l'interlocuteur de la France. Elle salue en revanche la volonté unanime des responsables politiques que nous avons rencontrés, de permettre à la démocratie de reprendre son cours normal après toutes les difficultés que vous avez connues. Le cours normal d'une vie démocratique étant bien sûr d'être rythmé par des élections. C'est à l'évidence tout simplement parce que l'élection est l'opportunité donnée aux citoyens de s'exprimer ; une étape majeure dans le retour de la paix et dans la reprise du développement de la Côte d'Ivoire. La France fait vraiment le v?u que ces élections se passent bien, dans une totale grande transparence. Et que les partis, comme ils en ont pris l'engagement, accueillent les résultats quels qu'ils soient sans les contester autrement que par des voies de droit, en même temps qu'ils se mettront au travail pour le bien commun.
La deuxième que je voudrais dire de la part du président Sarkozy, c'est que la France se réjouit également de pouvoir reprendre, après l'échéance, dans leur plénitude les relations d'amitié et de coopération. Qui fondamentalement unissent nos deux peuples. Le président Sarkozy l'a dit à maintes reprises, il souhaite que les relations de la France et des pays de l'Afrique francophone se débarrassent des complexes nourris de notre passé commun. La France est un Etat souverain, la Côte d'Ivoire est un Etat souverain, et elle n'est pas un Etat moins souverain que la France. C'est d'égal à égal que nous devrons travailler ensemble, entre partenaires. Mais bien sûr, cela n'exclut pas l'amitié entre nos deux pays ; cette amitié fondée sur une culture, une langue que nous partageons, sur nos échanges économiques, culturelles, universitaires. Elle est fondée sur cette familiarité qui vient de ce que beaucoup de Français vivent en Côte d'Ivoire ; de beaucoup plus d'Ivoiriens vivent en France. Je veux le dire solennellement, si le gouvernement ivoirien souhaite renouer avec la France le partenariat d'exception dont nous ont un peu éloigné les circonstances difficiles que nous avons connues, ces dernières années, eh bien la France est prête. Elle y est résolue, elle en sera heureuse. Le président Sarkozy assurera au nom de la France la présidence du G20 dès la mi-novembre. Durant cette présidence, il a la ferme volonté de se battre pour l'Afrique ; il veut se battre pour qu'elle ait une juste place dans la gouvernance mondiale. Il va se battre aussi pour une meilleure régulation du prix des matières premières. Et croyez bien, il sera tout aussi déterminé à relancer avec la Côte d'Ivoire une coopération d'exception dans tous les domaines .

Propos recueillis par Bidi Ignace

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