lundi 11 octobre 2010 par Le Nouveau Réveil

Ma chère s?ur,

Ma chère fille,

Ainsi que je l`ai fait il y a quelques jours à l`intention des jeunes de Côte d`Ivoire, je m`adresse à toi personnellement, à quelques jours de l`ouverture de la campagne officielle de l`élection présidentielle de notre pays, tant de fois programmée et tant de fois reportée.

Chacun retient son souffle dans l`espoir que cette fois enfin, sera la bonne. C`est bien dans cet état d`esprit, en me disant que toutes les dispositions sont prises pour que cela soit, que je rédige cette missive à ton intention.

Je sais trop bien le rôle que la femme a joué de tout temps dans notre organisation politique, le PDCI-RDA et même dans l`histoire de notre pays pour apprécier la place qui doit être la sienne dans notre société. Qui ne se souvient de la marche héroïque des femmes sur la prison de Grand-Bassam ? Qui peut oublier la grève des achats qui a fait basculer le colon alors ? Plus près de nous, je ne puis oublier que mon retour d`exil doit beaucoup à la mobilisation des femmes.

Je connais le courage, la détermination, l`abnégation et le sens du sacrifice qui caractérisent les femmes .L`histoire ancienne ou récente regorge de faits héroïques imputables aux femmes. Pour défendre leur idéal, elles sont prêtes à tout.

Nos sociétés traditionnelles, bien que convaincues du rôle essentiel que jouent les femmes, ne leur ont pas toujours donné la place qui devrait être la leur. Il s`agit-là d`un héritage multiséculaire, propre à la plupart des sociétés humaines. Ainsi, le droit de vote, dans un pays comme la France, remonte seulement à 1944 ! Tout est donc une question d`évolution et vous savez la part que j`ai prise, après le Président Houphouët- Boigny, dans la promotion de la femme, lorsque j`étais aux affaires.

Je viens à toi, ma s?ur, ma fille, pour te dire que je suis candidat à l`élection présidentielle du 31 octobre 2010.

J`ai expliqué en long et en large le pourquoi de cette candidature. Elle n`est guidée que par le devoir, le devoir de relever un pays que ta sueur, celle de tes parents , de ceux qui te sont chers et de toute notre communauté humaine ont bâti et que des vandales, au bout de seulement dix années d`exercice du pouvoir, ont mis à terre, au point que l`Ivoirien que l`on qualifiait de fier, est obligé aujourd`hui, de raser les murs tant il est gêné, tant il a honte !

Ayant acquis, de par les fonctions occupées tout au long de ma vie publique, je veux consacrer ce mandat à remettre ce pays sur les rails du développement.

Je suis candidat pour que la femme ivoirienne et non quelques femmes connaissent la même évolution que l`Ivoirien. A cet effet, vous devez vous rappeler les efforts particuliers que mon gouvernement avait entrepris pour la jeune fille dans des zones dites déshéritées du Nord du pays.

Je suis candidat pour que le sachet noir que la ménagère ramène du marché soit remplacé par le panier qui a disparu depuis quelques années. Cela suppose, naturellement, deux bons repas au moins par jour !

Je suis candidat pour que nos enfants et petits-enfants puissent aller à l`école sans crainte d`être embrigadés par une organisation estudiantine caractérisée par la violence et qu`ils puissent recevoir une bonne éducation qui les préparera à occuper des postes conformes à leurs aspirations.

Les candidats à une élection font toutes sortes de promesses. Certains promettent de bitumer toutes les routes du pays alors que pendant dix ans, ils n`ont pas réussi à bitumer un seul kilomètre de route, avec un budget national jamais égalé, surtout qu`il était destiné à quarante (40%) pour cent du territoire national. D`autres encore, si ce ne sont pas les mêmes, demandent une rallonge, après avoir obtenu par des arrangements politiques, un mandat cadeau avec toutes sortes de promesses fallacieuses à l`appui.

Vous aurez observé que je ne fais aucune promesse de ce genre. La seule promesse que je fais, c`est de mettre mon expérience inégalée et ma compétence certaine, à ta disposition, à la disposition de mon pays, à la disposition de mes frères et de mes s?urs.

A la différence des autres candidats, tu te souviendras que j`ai un bilan, un bilan positif et lorsque je dis que je ferai quelque chose, je le fais. Je ne suis donc pas un vendeur d`illusions, un V.I. comme disent nos enfants.

Pour terminer, ma s?ur, ma fille, je te confie mon élection à partir de cet instant. Je reste en effet convaincu que tu es consciente, comme moi, de la situation catastrophique de notre beau pays et que tu souhaites vivement que cela change. J`incarne seul ce changement parce que mon passé, mon présent et mon futur ont toujours été tournés vers le bien-être de mes semblables et de la Côte d`Ivoire qui a été balafrée parce que tombée entre des mains inexpertes et incompétentes.

Je te renouvelle l`expression de mon affection et compte sur toi , le 31 octobre 2010,pour assurer le changement que toute la nation attend !

Aimé Henri Konan Bédié



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