jeudi 21 octobre 2010 par Nord-Sud

Alain Lobognon, conseiller spécial du Premier ministre, a mis en garde, hier, la Commission électorale indépendante sur les incidences que pourraient avoir ?'l'affaire Sils technologie'' sur la date de la présidentielle.

Danger à l'horizon. Une guéguerre mettant aux prises, les principaux blocs de la Commission électorale indépendante (Cei) menace sérieusement le scrutin présidentiel du 31 octobre. Même si elle tient à ne pas s'immiscer dans cette querelle de clochers, la primature ne tire pas moins la sonnette d'alarme. Le conseiller spécial du Premier ministre que nous avons joint, hier, a invité les protagonistes, à ne pas mettre en péril, la date de l'élection présidentielle. La Cei peut faire tout ce qu'elle veut mais, ce que nous souhaitons, c'est que cette crise interne ne mette pas en danger la date du 31 octobre , a commenté Alain Lobognon. Il ne croit pas si bien dire. Car, de source proche du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et du Représentant spécial du Facilitateur, c'est le débat de l'après élection qui débute ainsi. Et, Guillaume Soro qui attache un prix important à des élections de sortie de crise apaisées, épouse l'idée d'une suite rapide au différend qui oppose Youssouf Bakayoko et ses principaux ?'lieutenants'', pourtant issus, comme lui, du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). En effet, la crise qui se déroule actuellement, pose la question cruciale du transfert et de la consolidation des résultats des urnes. Elle préfigure ainsi la probable contestation desdits résultats. Selon des indiscrétions recueillies auprès d'officiels de la Cei, la transmission du verdict des urnes pourrait connaître quelques retards. Toute chose que souhaite éviter Guillaume Soro, convaincu qu'au plus tard, le lendemain du vote, les premières tendances devraient pouvoir être données aux Ivoiriens, grâce à une transmission satellitaire. Mais vaines auront été ses demandes sur le schéma de transfert des données issues des urnes arrêté par la Cei. Sur la base du contrat qui lie la Sils technologie à la Cei, c'est par fax que les résultats doivent être acheminés vers la Cei centrale. C'est cet aspect du contrat qui est redouté et dénoncé, aujourd'hui. A titre de rappel, c'est en 2007 que le contrat liant la Sils technologie à la Cei par l'ancien patron de l'institution, Robert Beugré Mambé, un pion sûr du Rhdp qui avait écarté de la course, la Sagem sécurité. C'est le coût onéreux du contrat de l'opérateur technique français qu'il avait avancé comme argument. A l'époque, cette coalition politique n'a rien trouvé à redire sur le marché de gré-à-gré signé par M. Beugré Mambé. En réalité, la Cei n'a pas pris de réelles dispositions pour ce challenge. Elle n'a notamment pas pris le temps d'équiper ses démembrements pour la transmission des données, n'a pas procédé à la mise à niveau de certains responsables de Cel, pour le besoin. Pris à leur propre piège, ses responsables, au lieu d'aller à l'essentiel, ont entrepris de se ?'bouffer le nez'', par médias interposés, au détriment des élections.

Marc Dossa

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