jeudi 21 octobre 2010 par Le Temps

Henri Konan Bédié, président du Pdci est rattrapé par son passé. Temoignage d'un écrivain français.

L'on aura tout vu et tout entendu en cette période de campagne électorale. Des candidats, certainement en perte de vitesse n'hésitent pas à user de rhétoriques, de ratiocinations et de théories, pour convaincre l'opinion nationale sur la supposée fiabilité et/ou viabilité de leur projet de société. C'est le cas de Henri Konan Bédié, candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci). L'homme, ancien Président de la République sillonne actuellement toute la Côte d'Ivoire pour demander, une fois encore, le suffrage du peuple de Côte d'Ivoire. Je veux redonner à mon pays toute sa dignité et redynamiser son économie en agonie. Je veux répondre aux attentes de la jeunesse et redorer le blason de mon pays. Voilà quelques morceaux choisis du discours de campagne de Bédié. Certes, l'occasion est bonne pour tenir un tel discours. Et les oreilles presque disponibles pour écouter le message. Toutefois, il convient de rappeler non seulement à Bédié, son identité réelle, mais surtout à l'opinion l'image qu'il a laissée de lui et de la Côte d'Ivoire. Et ce n'est pas seulement les Ivoiriens qui s'en souviennent. Bien au contraire, des intellectuels et non des moindres du monde occidental ne se sont pas fait priés pour exposer, tel un tableau, tout ce qui caractérise le candidat du Pdci. De sa gestion des Affaires de l'Etat depuis son statut de ministre jusqu'à celui de Président de la République. Gilbert Compte, dans La succession d'Houphouët-Boigny ne s'accommode pas outre-mesure à une description bienheureuse du pouvoir et de la gestion de Bédié.

Médiocre d'inspiration, il fut subalterne en intelligence. De son règne, sa famille se porte à merveille, ses cinq enfants, aucun ne choisit le service public. Envers l'armée, le successeur d'Houphouët- Boigny observe toujours un mépris de glace. D'habitude, le plus avaricieux nourrit convenablement ses chines pour qu'ils ne lui sautent pas à la gorge. Mais Bédié s'en moque. Et l'écrivain français de relever, toujours concernant la gestion des Affaires publiques de l'Etat, des investissements chimériques, des emprunts ruineux, laissant le pays dans la misère. Et en ces fêtes de Noël, le 24 décembre de 1999, aux uniformes en lambeaux, bloquent la Radio, l'Aéroport et certains ministères. Pour Gilbert Compte, il ne suffit pas d'accéder au pouvoir, il faut bien savoir le conserver. Or, Bédié à qui on a donné le pouvoir sans convaincre et sans vaincre, l'a perdu brutalement. Et comme si les Ivoiriens ne savaient rien de lui et de son incapacité à exercer le pouvoir d'Etat, l'homme revient au galop, avec un discours démagogique, à la limite, insultant et peu convainquant. L'éléphant d'Afrique élaboré en 1995, semble ne plus l'intéresser. Le tout nouveau avec qui il parcourt tout le pays est non seulement vide de tout sens. Et pour gagner la sympathie des Ivoiriens, l'homme n'hésite pas à servir la photocopie du projet de société de Laurent Gbagbo. Or, entre la photocopie et l'originale, le choix est clair. Seul Bédié semble l'ignorer.

Simplice Zahui
simplicezahui@yahoo.fr

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