jeudi 21 octobre 2010 par RFI

Paris - En trois CDs et 52 chansons, la compilation officielle Côte d'Ivoire ? 50 ans d'indépendance musicale revient sur les succès des artistes ivoiriens qui ont fait danser leurs compatriotes à Abidjan et dans les autres villes du pays au cours des dernières décennies.

Tout au long de l'année 2010, la Côte d'Ivoire a fêté son demi-siècle d'indépendance. Pareilles célébrations méritaient bien de se décliner aussi sur le plan musical, d'autant qu'en la matière, le pays a longtemps joué les premiers rôles sur le continent. Dans ce cadre, l'exercice rétrospectif auquel se livre le coffret Côte d'Ivoire ? 50 ans d'indépendance musicale n'est pas seulement celui d'une compilation devant gérer les contraintes "physiques" classiques, celles liées à l'espace disponible sur le support CD qui détermine le nombre de chansons.

L'aspect officiel du projet, mentionné en bonne place sur la pochette, fait partie des paramètres que son maître d'?uvre, le producteur David Monsoh, a visiblement dû prendre en compte. Pour le deviner, il suffit d'ouvrir le livret : au discours de bienvenue du patron des cérémonies du cinquantenaire succède le mot du président de la République actuel, Laurent Gbagbo. Le cours d'histoire-géo à la gloire de la Côte d'Ivoire peut alors commencer, avec en filigrane le personnage de Félix Houphouët-Boigny, père de l'indépendance.

L'intention, si elle relève plus de la communication politique que d'une démarche artistique à but commercial, ne manque pas d'intérêt, mais donne au final l'impression que la musique sert presque de prétexte. On ne s'étonne guère, dès lors, que le premier des 52 morceaux soit L'Abidjanaise, l'hymne national, immédiatement suivi par l'Ode à Houphouët-Boigny.

Les pionniers sont là : Amédée Pierre, François Lougah ? aussi appelé "Papa national" ? ou encore, dans un style traditionnel, la chanteuse Allah Thérèse avec Indépendance. Les styles sont variés : du ziglibithy prometteur d'Ernesto Djedje au reggae sur-synthétisé d'Hamed Faras, en passant par la variété à la mode de Daouda ou d'Aicha Koné. Sans oublier, dans un registre plus récent, le zouglou précurseur des Parents du campus ou le coupé-décalé de feu Douk Sag.

C'est l'occasion de découvrir des chansons qui ont marqué leur époque sur la scène locale, à l'image de You de Chantal Taïba. Certaines ne réussissent pas à passer sans encombre l'épreuve du temps, mais l'objectif ici était de les empêcher de sombrer trop vite dans l'oubli et de rappeler que toutes font partie de cette histoire partagée depuis 50 ans par les Ivoiriens.

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