vendredi 22 octobre 2010 par Le Nouveau Réveil

A une semaine de la fin de la campagne électorale, le directeur national de campagne du candidat Bédié, le Pr Alphonse Djédjé Mady, est super optimiste sur les chances de succès du candidat du Pdci. Dans cet entretien, il nous explique les raisons de cet optimisme, sa satisfaction générale sur le déroulement de la campagne de son champion et lance un ultime appel aux délégués départementaux et communaux.

M. le Secrétaire général du Pdci-Rda et directeur national de campagne du candidat Henri Konan Bédié. Sous quels auspices se présente cette campagne. Le candidat Bédié, on l`a vu à l`Ouest, à Yamoussoukro, dans les 18 Montagnes et maintenant il est dans le N`Zi-Comoé, comment les choses se présentent pour vous ?
Les choses se présentent très bien. Nous menons une campagne qui se passe dans de très bonnes conditions. Nos militants répondent nombreux aux différents rassemblements que nous organisons, surtout quand le président Bédié lui-même est de la partie, donc nous sommes confiant et tout se passe très bien.

La mobilisation au niveau de l`Ouest a surpris plus d`un. On pensait que le Pdci était en perte de vitesse là-bas, mais finalement, les choses se sont très bien passées ?
Il m`a été donné de parcourir au moins la Côte d`Ivoire du Nord au Sud, d`Est à l`Ouest. Partout, le Pdci garde son implantation et nos militants existent. Tous souhaitaient voir le président Bédié. Malheureusement, le temps est tel que même s`il voulait passer dans toutes les sous-préfectures et chefs lieux de département, il ne pouvait pas y arriver et ce n`est que partie remise et là, il essaie d`aller dans l`immédiat là où il peut se rendre et je pense qu`il a parcouru pratiquement toutes les grandes régions et il reste à faire quelques capitales régionales comme Odiénné, Séguéla, Divo, San Pedro qu`il va très bientôt faire avant la fin de la campagne.

Monsieur le directeur national de campagne, qu`est-ce qui fait un peu la force de votre candidat parmi les autres ?
Nous pensons que notre candidat a pour lui cet avantage d`avoir une expérience extraordinaire, d`avoir la pondérance nécessaire, la sagesse nécessaire pour sortir cette Côte d`Ivoire de la crise et je pense que tous ces faits passés, quand il a été ministre de l`Economie et des finances, président de l`Assemblée nationale et chef de l`Etat, c`est autant de faits concrets que les Ivoiriens connaissent et qui militent en sa faveur et d`aucuns partagent également l`injustice du coup d`Etat qui fait que dans une démocratie ou un pays qui se veut démocratique, ce n`est pas une manière d`amener un responsable politique à mettre un terme à sa carrière ou à conclure sa carrière. Il y a donc une justice à réparer. Egalement en plus de son expérience, nous pensons que cette situation convient parfaitement à l`expérience, à la mentalité, au caractère de l`homme, Henri Konan Bédié qui pourrait aider la Côte d`Ivoire à se réconcilier avec elle-même, à reprendre avec le développement et à reprendre sa place dans le concert des nations.

Malgré ces foules que déchaine le candidat Bédié, il y a quand même des inquiétudes au niveau des militants. Notamment à Abidjan où on estime que vous n`avez pas occupé le terrain comme il se fallait notamment au niveau de la campagne publicitaire autour de votre candidat ?
Ce n`est pas les affiches qu`on a données à 15 jours de la campagne qui font l`essentiel de la campagne. Il n`y a pas un centimètre carré du territoire national où le Pdci n`ait pas un représentant, tant au niveau de nos comités, de nos sections, de nos villages et quartiers que de nos délégations départementales et communales et toutes ces personnes ressources, tous ces cadres pétris également d`expérience sont sur le terrain constamment. Il est vrai que dans l`affichage, des affiches des candidats, il peut paraitre que nous ayons moins d`affiches que les autres, mais nous les posons progressivement et je pense qu`au delà des affiches, il y a le travail que nos délégués font sur le terrain, que nos secrétaires généraux font sur le terrain, que les membres des instances font sur le terrain et c`est au décompte des voix que nous verrons.

Pour ces derniers jours de campagne, c`est-à-dire cette dernière semaine de campagne, à quoi est-ce que vous allez vous atteler principalement ?
L`objectif n`ayant pas changé, nos tactiques ne changeront pas fondamentalement. Nous avons entrepris d`éduquer nos militants à l`utilisation du bulletin unique, nous continuons cela. Nous avons conçu une politique de mobilisation pour la journée électorale, nous avons conçu une politique de sécurisation pour que la journée électorale soit apaisée et que les élections se déroulent dans une très bonne atmosphère afin que les résultats, quand ils seront connus, ne donnent pas lieu à contestation. Cette politique, nous la poursuivrons et nous ferons en sorte que la Côte d`Ivoire sorte grandie de ces élections et qu`au soir du 31, les résultats qui vont être donnés, soient des résultats incontestables.

Vous avez beaucoup insisté sur la sécurité pendant le vote de vos militants, surtout ceux qui sont dans certaines régions du pays. Est-ce que des dispositions particulières ont été prises pour permettre effectivement que cette fois-ci, ils puissent exercer leur droit citoyen comme il se doit ?
Les premières dispositions que nous avons prises, c`est amener chaque citoyen à comprendre que c`est un droit et un devoir de citoyen de participer au processus électoral. C`est chacun qui d`abord doit se prendre en charge, et qui doit savoir que pour que le pays se porte bien, il faut que le résultat du scrutin soit conforme à la volonté populaire et c`est là la base de la démocratie. On n`aura pas à mettre derrière chaque Ivoirien et Ivoirienne un agent de sécurité pour l`accompagner voter. L`agent qu`on peut mettre derrière chacun, c`est la conscience individuelle, la volonté d`apporter sa contribution à la sortie de crise. Ce travail de sensibilisation, nous l`avons fait et continuons de le faire. Nous pensons également qu`il y aura quelques mesures internes de sécurisation des lieux, on verra avec nos jeunesses, nos militants pour assurer une sécurité minimale. Mais la République de Côte d`Ivoire a le devoir de sécuriser les élections et nous savons qu`il y a, dit-on, un plan de sécurisation du processus électoral qui aurait été arrêté par les 4 généraux des Forces de défense et de sécurité des forces armées, des forces nouvelles, de la Licorne et de l`Onuci. Ces 4 généraux auraient conçu un plan de sécurisation pour faire en sorte que partout et surtout en zone de forêt et dans le grand Abidjan, les électeurs puissent tranquillement et démocratiquement aller exprimer leur choix et c`est une condition sine qua none pour l`acceptation des résultats qui seront proclamés et pour que la Côte d`Ivoire se retrouve avec elle-même, qu`elle aille à la paix et qu`elle reprenne son chemin du développement.

Le candidat de la majorité présidentielle estime que votre candidat est son véritable adversaire. Est-ce que vous avez conscience que vous pouvez troubler les calculs du candidat Gbagbo ?
C`est son point de vue. Nous, nous travaillons pour gagner les élections et nous prenons au sérieux tous les 14 candidats et nous essayons de maximiser nos chances. C`est ce travail que nous faisons. Mais c`est son point de vue, s`il pense que Bédié est son principal adversaire.

Vous croyez véritablement aux chances de succès de votre candidat ?
Si on ne croyait pas, on ne se battrait pas autant. C`est parce qu`on y croit qu`on se bat. Et nous pensons que nous pouvons gagner ces élections si elles sont démocratiquement organisées, si elles sont transparentes, si elles sont paisibles, nous croyons en nos chances.

Monsieur le directeur de campagne, le giga-meeting programmé par le Pdci-Rda au stade Félix Houphouët-Boigny a failli être annulé parce que, dit-on, le ministère des Sports ne voulait pas attribuer ces installations au Pdci-Rda sous prétexte que Gbagbo avait un meeting. Comment avez-vous perçu cette affaire ?
Nous pensons que nous n`allons pas entrer dans des querelles unitiles. Le meeting du Pdci aura lieu au stade Houphouët-Boigny, c`est ça l`essentiel. Tout est bien qui finit bien, mais le reste, ça ne nous inquiétait pas parce que nous devions travailler dans l`équité des structures de l`Etat mises à la disposition de tous ceux qui les demandent parce que les candidats sont tous égaux et Dieu merci que cela se soit bien terminé et que le programme de chacun soit respecté. Nous avons voulu avoir le 27, on nous a accordé le 27 et il y aura le giga meeting du Pdci au stade Houphouët-Boigny, c`est ça l`essentiel. le reste des considérations ne sont plus à l`ordre du jour.

Est-ce que vous avez le sentiment que votre candidat fait peur ?
Nous ne cherchons pas à faire peur. Nous cherchons à gagner les élections et nous assurons les Ivoiriens pour le retour de la paix et le développement. Nous prenons tous les candidats au sérieux comme je l`avais dit et nous faisons tout ce que nous pouvons pour gagner ces élections.

Il y a le fait qu`on parle beaucoup de bruits de fraude pour tronquer les résultats des élections. Il y a même au niveau de la Cei, une mini crise qui a été ouverte là-bas. Comment vous appréhendez toutes ces questions ?
C`est une atmosphère qui entoure toutes les élections en Afrique. Nous devons être vigilants et dans l`intérêt de la Côte d`Ivoire, nous devons faire en sorte que ces élections soient transparentes. C`est la condition de base pour que le vainqueur soit reconnu par les vaincus. Et que la Côte d`Ivoire reprenne le chemin de la paix. Mais, en Afrique, toutes les élections sont entourées des rumeurs de fraude. Nous devons faire en sorte que ça ne soit que des rumeurs. Et que tout se passe pour le mieux dans l`intérêt de la Côte d`Ivoire.

Craignez-vous des troubles, comme certains le disent ?
Nous sommes dans une société humaine qui sort de crise. Ce sera niais de ne pas penser que des troubles ne soient pas possibles. Nous devons conjurer le mauvais pour que ces crises n`interviennent pas. Nous devons faire en sorte que ces troubles n`aient pas lieu. Et nous devons être conscients que c`est l`avenir de tout un pays. Et que chacun devrait jouer franc-jeu. Et que le vainqueur soit reconnu par tous. La Côte d`Ivoire doit aller à la paix par un processus démocratique exemplaire.

Certaines personnes craignent le passage en force du chef de l`Etat. Qu`en dites-vous ?
Referez-vous à ce que je vais dire. Tout le monde a le droit de craindre ce qu`il doit craindre. Mais, ma position à moi, que ce soit le chef de l`Etat ou n`importe quel autre candidat, il doit avoir à c?ur l`avenir de la Côte d`Ivoire. Je pense que le chef de l`Etat sait que s`il prend la force, il sait les problèmes que cela va créer à la Côte d`Ivoire. Et je pense qu`il n`est pas partie prenante de cette thèse. Et les faits nous le démontreront.

Vous êtes également le président du directoire du Rhdp. Le lundi dernier à Yamoussoukro, un acte assez significatif a été posé à savoir la signature du programme commun de gouvernement. Qu`est-ce que cela signifie pour les leaders du Rhdp ?
Ce n`est que la concrétisation de ce que le Rhdp avait arrêté lors de sa création. C`est-à-dire au premier tour des élections présidentielles, chaque parti est libre de présenter un candidat. Au deuxième tour, le mieux placé doit être soutenu par les autres. Et quel que soit celui qui gagne, nous devons travailler ensemble. Comme on est des responsables et qu`on doit travailler ensemble, il faut qu`on voie dans nos différents programmes, quels sont les points sur lesquels nous sommes tous d`accord. C`est cet acte que nous avons finalisé.

Votre dernier message aux militants du Pdci. Et dans quel état d`esprit vous allez aux élections ?
Nous partons dans un esprit de victoire. Dans un esprit de redonner une nouvelle chance à la Côte d`Ivoire comme le Pdci a su le faire dans le passé. Nous demandons à nos militants d`être vigilants, déterminés et d`accomplir leur devoir citoyen dans la paix et dans le calme.
Entretien réalisé par
Akwaba Saint-Clair

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