Sen-sa-tion-nel! Aucun mot n'est assez fort pour traduire le déferlement à la place publique du carrefour de Lokoua. Mille, deux mille, cinq mille...un peu plus de dix milles jeunes venus uniquement des coins et recoins de Yopougon Niangon. Ils ont répondu massivement sans se faire transporter dans des cars, à l'appel de leur délégué communal, le doyen Joachim Djédjé Bagnon, pour accueillir le ministre Patrick Achi, coordonnateur de la campagne de Henri Konan Bédié, candidat du Pdci à l'élection présidentielle du 31 octobre prochain. Dès 17h 30 mn, il n'y avait plus de places pour les retardataires et les indécis. La délégation du ministre Achi est accueillie avec un standing ovation qui atteste qu'il est en phase avec la jeunesse de la délégation Pdci de Niangon. A la différence de ses homologues, Patrick Achi est allé droit au but sans cérémonial protocolaire véritable. Le porte-parole des jeunes évacue rapidement leur message dans lequel ils appellent le candidat Henri Konan Bédié au secours. "Lmp ou les mêmes problèmes doit partir pour faire la place au Pdci. On a trop souffert. Président Bédié au secours! viens nous sauver!" C'est en résumé la marque de fabrique de l'adhésion de la jeunesse au dernier combat du leader du Pdci qui est d'ailleurs le leur. Quant au doyen Djédjé Bagnon, il a préféré laisser son hôte de marque apprécier les faits en vue de rendre compte au candidat Bédié. "C'est vous qu'on va écouter. Je réserve mon discours pour le 31 octobre 2010. Dites au président que le vieux qu'il a choisi pour diriger Niangon est sur le chemin qui le mènera au palais", indique-t-il, laissant, du reste, le champ libre au ministre Achi Patrick qui n'y est pas allé de mots cachés :"Je suis dépassé par votre mobilisation, émerveillé par votre ferveur. On dit que le Pdci est un parti de vieux. Mais je crois que les choses changent dans le bon sens. On n'a pas besoin de battre campagne contre eux. Tout est en notre faveur. Si tout ne va pas bien, pourquoi on doit réélire le Fpi? Sondage sur sondage non vérifié. Qui fait ces sondages? On ne connait ni les auteurs ni les initiateurs. Ce que nous voyons et nous entendons, la seule chose dont nous sommes convaincus, c'est que les refondateurs ne peuvent pas aller au second tour. Gbagbo ne peut jamais arriver au deuxième tour. En 2000, les Ivoiriens ont voté par dépit par rapport à Guéi et par défaut par rapport à Gbagbo. Mais la récréation est terminée. Un pays sans dignité, sans liberté, un pays où tout est impunité, trop c'est trop. Je dis trop, c'est trop!", martèle le coordonnateur Achi Patrick. Les promesses du refondateur en chef ont été passées au peigne fin: "La qualité de la vie, la construction des cités universitaires, les conditions de travail et la formation des étudiants, notre université fait honte. Si en tant qu'enseignants, vous échouez dans la formation des cerveaux, où pouvez-vous réussir ? Vous avez tué notre jeunesse. vous avez fait tuer les jeunes aux mains nues pour protéger votre pouvoir. Aujourd'hui, fort heureusement, les jeunes ont compris. On ne sort pas d'un cours d'histoire pour diriger un pays, un Etat. Faites votre mea culpa car la Côte d'Ivoire n'est pas une école d'apprentissage. Gérer un pays n'est une affaire de courageux. Mais de savoir-être et de savoir-faire, de projets réalistes et réalisables. Par respect pour les Ivoiriens, reconnaissez que vous avez échoué et dites-le leur!". Pour terminer le meeting, l'ancien ministre d'Etat, chargé des Infrastructures, a rassuré les jeunes de ce que le président Bédié leur accorde une bonne place dans son projet de société, dans son programme de gouvernement. "On ne doit pas vous abandonner. On ne peut pas le faire. Rien ne bouge. Tout est difficultés. Le président Bédié prévoit des choses importantes pour vous. Le préalable, c'est de le faire élire le 31 octobre prochain. Il a besoin de jeunes responsables, compétents, et diplômés pour garantir leur avenir et celui de notre pays. Je suis heureux de ce que je viens de voir. Les grandes batailles ne font que commencer. C'est par Yopougon Niangon que la victoire doit partir", conclut le ministre Achi. A la fin de cette communion entre les éminents émissaires du Pdci et la jeunesse, une grande procession s'est mise en branle du carrefour Lokoua à celui de l'Académie de la mer. Notons que l'ancien président de la Jpdci, Koné Mahamadou, était aux côtés du ministre Patrick Achi.
Marc Koffi