jeudi 28 octobre 2010 par Nord-Sud

Les artistes ivoiriens tirent le diable par la queue. Leurs ?uvres se retrouvent illégalement vendues dans la rue, au vu et au su de tous. Une situation à laquelle devra faire face le futur chef de l'Etat.

La chanson est désormais connue à force d'être entendue : La piraterie tue les artistes . Les nombreux SOS lancés par certains créateurs, touchés par la maladie et les morts dans leurs rangs, confortent le refrain. Mais, une autre réplique semble résoudre le problème : Tuons-la . S'il est vrai que tout mal a un remède, le traitement contre le piratage des ?uvres de l'esprit met du temps dans les laboratoires. Le bâton qui va écraser la tête du serpent n'a pas encore été trouvé. Ce qui fait parfois penser que ce mal est une fatalité. Malgré le durcissement des mesures punitives, notamment le passage des amendes à une peine d'emprisonnement de six ans pour les fraudeurs, carrefours et lieux d'affluence de la capitale économique restent inondés de fausses copies de productions discographiques ou filmographiques vendues à vil prix. Pour l'instant, seul un projet d'ordonnance aurait été adopté par le chef de l'Etat. Parmi les mesures déjà arrêtées, l'on note la création d'une brigade criminelle chargée de lutter contre la fraude et la reproduction illégale des ?uvres des créateurs. Mais, faute de logistique, celle-ci n'est pas encore opérationnelle. Conséquence, les artistes continuent de faire les frais du fléau. Un des cas les plus récents est celui de la reggae star Tiken Jah Fakoly. Son dernier album, ?'African Revolution'' s'est retrouvé sur le marché avant sa sortie officielle.

Pour de nombreux observateurs, la non-résolution de ce problème est le fait d'un manque de volonté politique. Car, pensent-ils, les lieux de grande production de CD piratés sont connus de tous : les campus et cités universitaires. A la cité d'Abobo, par exemple, ce sont des dizaines de taxis qui transportent, chaque matin, des milliers d'exemplaires sans être inquiétés. Même quand des agents des forces de l'ordre découvrent ce trafic illicite, ils ferment les yeux dessus moyennant leur part du gâteau. Aujourd'hui, la majorité des artistes a décidé de soutenir le chef de l'Etat au motif que Laurent Gbagbo a rendu le Bureau ivoirien du droit d'auteur (Burida) à la corporation. Ont-il décidé de faire table-rase du piratage de leurs ?uvres ? Pas certain. Quelle solution efficace et durable contre ce mal ? Que proposent les candidats à l'élection présidentielle ? Nord-Sud Quotidien ouvre le débat.

Sanou A.

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