vendredi 19 novembre 2010 par Le Patriote

Des menaces de mort à peine voilées. Des SMS haineux et ivoiritaires. Des tracts qui font allusion au péril étranger. Des propos qui incitent à la haine tribale et à l'affrontement. Tels sont les méthodes que le Front populaire ivoirien utilise en ce moment pour tenter de déstabiliser les militants de l'opposition. Dans les différents hameaux de l'ouest, du centre-ouest et même du sud, comme s'ils s'étaient passés le mot, les cadres du FPI et leurs affidés demandent à leurs frères Ivoiriens de ne pas aller voter le 28 novembre. Au motif qu'ils ne sont pas natifs de la région. Ces cadres du FPI vont jusqu'à faire ce honteux chantage : Voter Laurent Gbagbo et vous aurez à vivre en paix sur nos terres . D'autres vont mêmes jusqu'à dire qu'ils attenteront à la vie de tous ceux qui voudront passer outre ce mot d'ordre. Partout, là où le FPI et ses alliés pensent avoir un certain poids, les militants de l'opposition sont injuriés et menacés. Les SMS de la haine qui circulent actuellement dans les téléphones portables concourent à préparer les Ivoiriens à s'opposer les uns contre les autres. Il s'agit de faire croire que la Côte d'Ivoire est en danger. Parce que laisser le candidat du RHDP devenir président, serait déposséder les Ivoiriens de leur héritage au profit des étrangers . La connotation que l'on véhicule dans le mot étranger est dangereuse pour la cohésion sociale. On veut faire croire que certains Ivoiriens travaillent contre les intérêts de leurs frères. Simplement parce qu'ils soutiennent un candidat autre que Laurent Gbagbo. Mais ce qui est plus grave, c'est qu'en présentant ainsi les choses, on met dans la tête d'une partie des Ivoiriens, qu'il y en a qui sont moins dignes d'être Ivoiriens que d'autres. On tente de les chosifier pour mieux les abattre au moment opportun. Certaines personnes ont été agressées et tuées sur la base de cette logique. D'autres ont vu leurs biens partis en fumée. Au second tour, les partisans de LMP menacent de faire pire. Le député de Botro, qui allait sensibiliser ses parents à Djimon, a été séquestré de minuit à 9 h du matin. Il a été molesté par des jeunes gens qui agissaient sous les ordres de certains cadres FPI. Il faut rappeler au passage que Djimon est le village du président du Conseil général de Lakota, M. Gnangra Jean-Claude, élu FPI. Depuis un certain temps dans cette région, le mot d'ordre est pas de Dioula ni de Baoulé dans les bureaux de vote au second tour . Et ce mot d'ordre, le FPI espère en faire une consigne nationale et compte sur certains éléments des FDS pour son application intégrale. Le ministre Amani N'Guessan qui était en tournée récemment, ne s'en est pas caché. Les étrangers ne voteront pas au second tour. Il faut tout faire pour les en empêcher. Les éléments de l'armée qui sont de notre côté vous aideront dans cette tâche. N'oubliez pas que je suis le ministre de la Défense , a-t-il lancé au cours d'une rencontre avec des militants du FPI. Dans la même foulée, Laurent Gbagbo, comme par enchantement, a pris un décret de réquisition de l'armée pour sécuriser le second tour de l'élection présidentielle sur toute l'étendue du territoire nationale. Pour dit-il, corriger toutes les anomalies qui ont été constatées au niveau de la sécurité. Dans les parlements et agoras du FPI, on susurre que beaucoup de Dioula et de Baoulé seront empêchés de voter. Ceux qui voudront ne pas se plier au diktat connaitront un triste sort. On annonce l'apocalypse pour la Côte d'Ivoire pour ce deuxième tour. On se dit prêt à se sacrifier pour sauver la Côte d'Ivoire du péril des étrangers. Implicitement, on compte sur les forces de l'ordre pour réussir ce sinistre projet. Pour créer la psychose, on le relaie chaque jour dans les campements et villages.
Mais le FPI oublie une chose. Lorsque la violence est déclenchée, on n'est pas sûr de la maitriser à sa guise. Le FPI brandit la violence pour faire peur aux militants de l'opposition. Le but de ce matraquage psychologie est d'amener les partisans du RHDP à ne pas sortir le jour du vote. Car Laurent Gbagbo et ses camarades savent que leur premier ennemi est le taux de participation. Le fort taux de participation au scrutin du 31 octobre a, en grande partie, contré le braquage électoral que le candidat de LMP a tenté de faire. Il est question donc de réduire la participation des militants du RHDP par l'intimidation. Le camp présidentiel sait que cette stratégie sera difficile à exécuter sur le terrain. Car il n'est pas sûr que les hommes en arme dans leur majorité suivent Laurent Gbagbo et ses camarades dans leur dérive suicidaire. En outre, un tel scenario sera difficilement réalisable dans les grandes villes et localités où la population est assez cosmopolite et où les militants du RHDP constituent l'écrasante majorité. Il serait donc étonnant de voir les militants de LMP, qui sont manifestement minoritaires, tenter d'empêcher leurs camarades du RHDP de voter. Il faudra, dans ce cas, affronter la détermination de la majorité des Ivoiriens qui ne veulent plus subir Laurent Gbagbo pour cinq ans encore. Les militants du RHDP doivent donc comprendre que le FPI joue à se faire peur. Sa posture aujourd'hui ressemble à celle d'un chien devant un lion pour cacher sa peur, se met à aboyer. Le 28 novembre prochain, les militants du RHDP doivent sortir massivement pour voter leur candidat, le docteur Alassane Dramane Ouattara. Il n'y aura rien. Laurent Gbagbo sera battu et le ciel ne tombera pas sur la Côte d'Ivoire. Car les Ivoiriens sont fatigués de la violence.
Jean-Claude Coulibaly

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023