vendredi 19 novembre 2010 par Le Temps

C'est une véritable cacophonie lorsque l'on évoque l'équation de la couverture médiatique (Radio-Télé) de la campagne présidentielle en côte d'Ivoire. La preuve.

Le Conseil national de la communication et de l'audiovisuel (Cnca) prône une couverture équitable en terme de temps d'antenne, tant sur les deux chaînes de la télévision nationale (1ère et 2e chaîne), que sur Fréquence 2 et la radio nationale. Mais le constat reste qu'en zone sous contrôle des Forces armées des forces nouvelles (Fafn), la couverture complète du territoire, en cette période électorale n'est pas encore effective. A preuve, la visite du chef de l'Etat à Man et à San Pedro a été biaisée sur les antennes de télévision des zones Cno. C'est même la propagande à outrance du candidat Ouattara qui occupe l'espace de la télévion parallèle, Tv-Notre patrie. Un fait parmi tant d'autres. Au niveau de la télévision, des localités comme Bouaké (fief de l'ex-rébellion), Katiola, Sakassou, Korhogo, Ferkessédougou, Touba, Tafiré, Téhini, Toulépleu, Sassandra, Guiglo, Booko, Boundiali, Mankono, Kani, Morondo, Kolia, Nassian et Brobo ne sont pas couvertes. Pour cause de destruction et de pillage des équipements lors de la crise de 2002. C'est particulièrement le cas de Niangbo, Téhini et Toulépleu. Pour ce qui est de Bouaké, il est vrai que depuis le 2 octobre 2010, par la volonté du Secrétariat des Forces nouvelles (Fn) les activités politiques, ne sont plus couvertes. Au profit de messages de sensibilisation de la Cei à l'endroit des populations, à partir de 19h. N'empêche que les Fafn occupent l'antenne 24 sur 24. Après le journal télévisé de 20h, elles zappent et font place aux informations que distille leur télévision, Tv-notre patrie . Qui utilise jusqu'à présent les émetteurs de la Rti. C'est dire que c'est seul le centre émetteur de Bouaké qui n'est pas encore aux mains de la Rti. Naturellement, cela ne permet pas non plus une couverture de la radio, des villes comme Dabakala, Daoukro, Korhogo, Ferkessédougou, Katiola, Mankono, Séguéla, Vavoua, Touba, Toulépleu et Téhini. Ici également les causes sont identiques à celles de la télé à Bouaké. En un mot, les fréquences et les équipements de la station de Bouaké sont confisqués depuis septembre 2002. Cette situation n'est guère ignorée du gouvernement de Guillaume Soro. Et pourtant, les rapports du comité de direction de la Rti sont chaque fois déposés sur la table du ministère de tutelle. Mais la décision rigoureuse pouvant permettre aux agents de la Rti de regagner le contrôle du centre émetteur de Bouaké, se fait toujours attendre. Pendant ce temps, les politiques tiennent un discours différent de ce qui est constaté à Bouaké. La réalité est que tous réclament la disparition des radios parallèles au service des Fafn, mais personne n'ose dire ce qui est. Autant dire que tant que le centre émetteur de Bouaké restera sous le contrôle des Forces nouvelles, la couverture électorale ne sera pas équitable.

Frimo D. Koukou
koukoudf@yahoo.fr

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023