lundi 22 novembre 2010 par Nord-Sud

Accusé d'avoir publiquement apporté son soutien au président de la République, Joseph Ebagnerin s'explique.

Sg, quel a été le sens de votre rencontre avec le président de la République au centre culturel Bernard Dadié ?

Il est bon de rappeler que lorsqu'une autorité telle que le président de la République vous fait une aimable invitation, le devoir recommande que vous soyez présent. C'est vrai que nous avons été informé à la dernière minute, mais nous avons tenu à être là. Car, nous ne sommes pas pour la politique de la chaise vide. Nous n'avions pas d'ordre du jour, ni de mode opératoire. Il nous est revenu que le président entendait exposer son programme de gouvernement aux travailleurs. Cela a été une opportunité pour nous, étant donné que Mme la Première dame est venue ici, annoncer la candidature de son époux. Nous avons déjà reçu Alassane Dramane Ouattara, Francis Wodié, Jacqueline Oble

Mais nous ne savions pas que pour certaines centrales syndicales, la rencontre était une allégeance. Nous souhaiterons rappeler que l'Ugtci, c'est le creuset de l'ensemble des sensibilités politiques. Lorsque nous sommes à l'Ugtci, nous nous organisons pour que la dynamique politique reste en dehors de nos obligations syndicales. Ne pas descendre sur le terrain politique avec la bannière d'un parti politique, quel qu'il soit.

Justement, Mahan Gahé, secrétaire général de la centrale syndicale Dignité, affirme que lors de votre rencontre avec Gbagbo, vous avez affirmé publiquement que vous le soutenez. Que répondez-vous à cela ?

Celui qui l'affirme a peut-être son mode à lui, il est peut-être d'une obédience politique. Mais nous affirmons que nous sommes organisé avec différentes structures. Donc, si nous avons une décision importante à prendre, nous avons le temps de convoquer, d'instruire, de reprendre les informations au niveau de notre base avant d'aller prendre position. Mais lorsqu'on vous invite la veille d'une manifestation et qu'on vous demande de prendre position au nom de votre groupe, il se pose la question de la crédibilité de votre organisation.

Ce n'est donc pas bienséant pour une centrale syndicale d'affirmer qu'elle soutient un candidat politique ?

Oui. Je voudrais dire qu'en juillet 2008, lorsque nous avons appelé à la grève, Mahan Gahé a pris notre contrepied en appelant les travailleurs à ne pas nous suivre. Mais la grève a été largement suivie. Pour lui, cela a été un désaveu.
Vous pensez donc que Mahan Gahé essaye tout simplement de vous nuire en disant que vous avez soutenu publiquement Gbagbo ?

C'est simple. Nous avons dit quelque chose qui est une image. Quand vous dites à quelqu'un, j'ai reçu un message 5 sur 5, cela veut dire que je l'ai bien compris, et non je suis partant. Le président a présenté son programme de gouvernement, il nous appartenait de répercuter l'information. Est-ce que vous pensez que le sommet d'une entité qui ne prend pas attache avec sa base, peut rencontrer une autorité et décider en lieu et place de la base ? Alors que nous n'avions même pas mandat pour y être.

Pour l'Ugtci, qui est donc le président idéal parmi les deux candidats au deuxième tour?

D'abord, on doit vous dire que tous sont de potentiels présidents de la République. On aurait pu avoir le candidat Adama Dahico comme président de la République au premier tour. Vous savez que les mouvements de foule tiennent compte de certaines circonstances. Ce serait l'expression d'un suffrage. Nous disons, aujourd'hui, que de notre position, nous avons chacun notre conviction. C'est notre conviction qui nous conduit. Est-ce que vous trouvez possible qu'on puisse dire aujourd'hui à Mahan Gahé de voter un candidat autre que le président Laurent Gbagbo ? Non. Parce que c'est sa conviction, il dira que nous sommes tombés sur la tête. Mais il ne trouve pas normal que nous pussions faire un autre choix. Nous l'en félicitons pour son choix, mais à l'Ugtci, nous avons toutes les chapelles politiques, chacun est libre de choisir son candidat. Mahan Gahé a chanté à l'unisson, nous votons Gbagbo , afin que toute la salle répète après lui, nous votons Gbagbo . Est-ce que vous pensez que cela est suffisant pour convaincre quelqu'un ? Le candidat devrait s'offusquer de cela. Il faudrait que ces personnes qui disent le soutenir, aient le temps de l'approcher et de discuter avec lui. C'est trop facile

Qu'attendez-vous du président de la République qui sera élu ?

Première chose, nous voulons la paix. Parce que nous sommes fatigués. Pour le reste de nos revendications, nous aurons le temps de faire des rencontres, et de parler des salaires, du statut général de la fonction publique, du Smig. Mais d'abord, la paix.

Après le président Gbagbo, attendez-vous le candidat du Rhdp, ADO ?

Le président ADO est déjà passé ici, à la bourse du travail, pour nous exposer son programme politique pendant le premier tour. Maintenant, s'il décide de nous voir à nouveau, ce sera un plaisir. Si demain aussi le président Gbagbo décide de venir à la bourse de travail, la porte est ouverte. Il ne faut pas faire d'anticipation, il faut permettre à ceux qui doivent voter, d'apprécier les programmes de tous les candidats. Parce que nous avons le devoir de faire la répercussion de l'information. Maintenant, si la base doit prendre une décision, on le fera.

Raphaël Tanoh

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