Il a décidé de tout mettre dans la balance pour la réélection du chef de l'Etat-candidat, Laurent Gbagbo, au second tour du scrutin présidentiel. Il, c'est le commissaire de la ville de Bonoua, Obin Etienne, qui use de trafic d'influence pour dissuader les militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) de se rendre dimanche aux urnes. Samedi, il a fait voir des vertes et pas des mûres aux jeunes houphouétistes. Car, ils ont eu l'outrecuidance de tenir un meeting sur la place ??cinq carrefours'' de sa commune. Les leaders, notamment, Coulibaly Souleymane, ont été violentés et mis aux arrêts vers 12 h et gardés à vue au commissariat. Ils ont été libérés dimanche vers 9 h. Et, avant de respirer l'air frais de la liberté, le pistolero en chef de la ville, Obin Etienne, a fait une dernière mise en garde au petit monde qu'il a mis au frais le week-end. Je ne veux pas voir vos pieds dans les bureaux de vote dimanche, a-t-il menacé en substance ses prisonniers qu'il a qualifiés au demeurant d'étrangers. Toujours, selon nos sources, au motif qu'un certain, Sanogo Mohamed, serait étranger, il a confisqué, vendredi, son véhicule de travail de marque ??Toyota'' immatriculé: 2555 EK 01. Aujourd'hui, l'infortuné, Sanogo Mohamed, ne peut pas exercer sa profession. Mais, le comble, il ressort de nos investigations que le commissaire a faux sur toute la ligne. Car, le nommé Sanogo Mohamed, en fait, est ivoirien. Et, le commissaire le sait très bien. Mais, il n'en a cure, il a pris sur lui, la décision de fragiliser l'électorat du Rhdp. Selon nos sources, il annonce à l'envi qu'il est en mission à Bonoua pour, dit-on, dresser les nordistes.
Il est épaulé dans sa mission par un certain Ebiélé Otchimou Norbert, réputé pour ses dénonciations à tout vent. Il passe, selon nos informations, le clair de son temps, mégaphone à la main, en train de proférer des menaces aux nordistes, militants supposés du candidat du Rhdp, Alassane Ouattara. Son entreprise l'a conduit à porter des accusations ??farfelues'' sur une soixantaine de personnes toutes aux patronymes nordiques.
A Bonoua, comme on le voit, le commissaire a décidé de laisser tomber sa vareuse républicaine pour rouler à fond la caisse pour le candidat du Front populaire ivoirien (Fpi).
Euloge Atsain