mardi 23 novembre 2010 par Le Patriote

Mi-journée toute particulière hier à Kabakouma. C'est sous un soleil de plomb que la délégation du RHDP conduite par son candidat Alassane Ouattara fait son entrée dans ce fief de feu le Général Robert Guéi, ancien chef de l'Etat, assassiné aux toutes premières heures de la rébellion qui a éclaté le 19 septembre 2002. Juste à l'entrée de ce village se dresse, à droite, le caveau où repose le corps de celui qui a dirigé la Côte d'Ivoire de décembre 1999 à octobre 2000. C'est sur cette tombe que le candidat du RHDP, qui avait à ses côtés, Albert Toikeusse Mabri, le président du parti fondé par le Général Guéi, Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du PDCI et président du directoire du RHDP, ainsi que de hauts cadres du RHDP, est allé s'incliner. L'instant est solennel. Juste quelques minutes et ADO sort, le visage triste. Il est aussitôt ?'assailli'' par les journalistes. Il annonce que lorsqu'il sera élu premier magistrat du pays, son premier acte sera de faire en sorte que la vérité sur l'assassinat de Général Guéi éclate. C'est pourquoi, il a annoncé la création d'une Commission ?'Vérité et Réconciliation''. Mais l'émotion sera encore à son comble lorsque la délégation prend place sous l'une des bâches dressée pour la circonstance, dans la cour de l'Ecole primaire du village. Après avoir été fait fils du village, les chefs traditionnels lui demandent les nouvelles. L'hôte des villageois a la gorge nouée d'émotion. Le timbre de sa voix fait éclater en sanglots trois des enfants du défunt. Assis au premier rang, Francis, Ruffin et Mireille Guéi, ont les larmes aux yeux. Qui peut rester insensible aux pleurs des orphelins? La contagion s'empare de la foule. L'assistance dans son ensemble retient à peine ses pleurs. Débout sous la bâche, Mme Constance Yaï, ancienne ministre de la Femme sous Guéi, donc ancienne collaboratrice du Général écrase une larme rebelle qu'elle a pourtant longtemps gardée. La ministre, retire ses lunettes de soleil et s'essuie les yeux. Elle s'éloigne de la foule. Pendant ce temps, la chaleur est à son comble. Mais, ni la chaleur, ni les rayons du soleil n'ont aucun effet sur la foule sortie en masse pour voir, écouter, et toucher ? pourquoi pas ? le candidat du RHDP. Alassane Ouattara qui, à quelques six jours seulement du second tour du scrutin, est venu saluer les parents du Guéi et prendre aussi sa bénédiction pour la victoire du RHDP. Une victoire à laquelle croit tout le monde. Et ce ne sont les intervenants qui diront le contraire. Dans sa libation qu'il a faite, le chef de terre, Flan Sitoha a été, on ne peut plus clair. Selon la traduction qui a été faite, le gardien de la tradition a fait savoir au candidat du RHDP que la victoire est déjà acquise: Ici, nous suivons Mabri. Nous allons là où il va. Et il nous a dit de suivre ADO. C'est ce que nous faisons. Mais, nous portons toujours le deuil. Parce que nous ne savons pas comment et pourquoi notre fils a été tué. Et qui l'a tué. Qu'il fasse en sorte que nous sachions qui a tué notre fils. Sinon, il est déjà président, mais qu'il ne nous oublie pas. Pour sa part, le porte-parole des cadres de Kabakouma, le Docteur Guétondé Touré a rassuré le candidat Ouattara que les populations entendent améliorer le score de 85 % qu'elles ont fait au premier tour pour le candidat de l'UDPCI Albert Toikeusse Mabri : Soyez rassurés () que tout Kabakouma reste UDPCI ce qui s'est bien vérifié au premier tour où nous avons réalisé un score de 85 % pour le candidat de l'UDPCI, et nous comptons faire 99 % au second tour pour vous. Et de poursuivre: Ces résultats sont obtenus grâce à l'engagement de la population qui n'oubliera jamais son digne fils, le Général Robert Guéi et surtout les conditions dans lesquelles il nous a quitté, avant de rendre un hommage mérité au président de l'UDPCI : Kabakouma ne se sent plus tellement orphelin car toute la communauté a retrouvé un digne héritier du Général qui est toujours à notre écoute et toujours parmi nous, car nous ne pouvons plus compter combien de fois il est arrivé ici et ne pouvons plus compter le nombre d'actes qu'il a posé en notre faveur. Ce digne héritier que toute la Côte d'Ivoire appelle affectueusement Obama Ivoirien, le Docteur Albert Toikeusse Mabri. C'est dans l'allégresse que les populations ont accompagné qui à pied, qui à motos leurs hôtes à la sortie du village. Avec l'assurance que ADO ?'revienne en qualité de président de la République.''

Yves-M. ABIET Envoyé spécial

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