samedi 27 novembre 2010 par Le Nouveau Réveil

Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle montrent à l'envi, l'écrasante majorité assemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), avec plus de 60% contre 38% pour le candidat de La Majorité(?) Présidentielle (LMP).
Paniqués et abattus par ce score qui ne laisse aucun doute sur la prochaine victoire des Houphouétistes, les Refondateurs ont perdu toute sérénité, et, en lieu et place d'un programme bien ficelé, ils masquent leur carence en donnant dans l'invective, la désinformation et veulent attirer le peuple de Côte d'Ivoire dans un débat nettement dépassé.
Le déroulement de 1a campagne du premier tour a montré que le candidat de La Majorité Présidentielle (LMP) n'a rien à proposer aux Ivoiriens. En effet, alors que les candidats Henri Konan Bédié, Ouattara, Mabri, Anaky et Wodié ont accepté de plancher devant les opérateurs économiques, le candidat du FPI, lui, a préféré esquiver la rencontre. Parce que là, il ne s'agissait pas de faire du populisme, ou de s'adonner à un discours creux et fumeux, dont il a le secret. Là, c'est du concret, là, on fait parler les chiffres. C'est l'absence de programme et de bilan qui fait planer un doute sur le débat prévu entre les deux candidats du second tour.
A défaut d'un programme intéressant et un bilan défendable, le candidat de La Majorité Présidentielle (LMP), ainsi que ses partisans donnent dans l'invective, le dénigrement, l'intox et la désinformation. Aujourd'hui, le Président Henri Konan Bédié est devenu leur programme, les relations entre les "Dioula" constituent la substance de leur thème de campagne. " Les Baoulé n'accepteront jamais d'être commandés par un kanga ba ", "Le Baoulé est trop fier pour se laisser guider par un " Dioula ", etc. démontrant, par l'utilisation de ce terme "dioula ", leur méconnaissance de la société ivoirienne, mélangeant dans ce terme impropre aussi bien les Malinké, les Mahouka, les Koyaka, les Sénoufo, les étrangers, tout ce monde, porteur de longs boubous! Cette position est en complet déphasage avec l'aspiration des Ivoiriens qui sont préoccupés par la dégradation de leur pouvoir d'achat, le chômage galopant et la détérioration du tissu social, bref, les Ivoiriens attendent celui qui sera capable de leur redonner le goût de vivre comme au bon vieux temps du PDCI-RDA, peu importe l'ethnie de celui qui les sortira de la misère qui se manifeste à tous les coins de rue, qu'il soit Dioula, Wobé ou Dan ou toute autre ethnie.
Mais faisant fi des aspirations légitimes du peuple ivoirien, La Majorité présidentielle veut nous entraîner dans des débats surannés, des faux problèmes et des combats d'une autre époque. Pour LMP, Monsieur Ouattara ne doit pas diriger la Côte d'Ivoire, non pas parce qu'il est incompétent, mais parce qu'il est
"Dioula ", ce que d'après eux, ne sera jamais accepté par les Baoulé. C'est dire que ces messieurs et dames n'ont rien tiré comme leçon, de l'élection présidentielle américaine qui a vu le fils d'un Kényan porté à la tête du pays le plus puisant du monde, et c'est bien dommage. Pour le camp présidentiel, un " Dioula " ne doit pas diriger la Côte d'Ivoire; en entendant cela, je souhaite bien du plaisir aux " Dioula " militants du FPI, après un tel pied de nez à eux fait par leurs compagnons. Aujourd'hui, ils doivent mesurer la sincérité de leurs rapports.
Affirmer de nos jours que les Baoulé ne peuvent supporter un "Dioula ", c'est faire preuve d'une méconnaissance totale de l'histoire de notre pays, malgré, en leur sein, la présence de " grands historiens ". C'est pourquoi, nous entreprenons de leur faire un peu de cours d'histoire de notre pays sur les relations entre les Baoulé et les "Dioula" qui datent depuis le temps d' Houphouët-Boigny.
Auparavant, il n'est pas inutile de rappeler les traits caractéristiques du peuple baoulé, traits magistralement dépeints par Monsieur Yébouet Koffi, dans un excellent article paru dans "Le Jour" du vendredi 12 novembre 2010. Monsieur Yébouet Koffi affirme, et il sait de quoi il parle: "Le peuple baoulé a toujours honoré ses alliances et ses engagements. Il ne trahit pas à cause de l'honneur, de l'amitié, du respect et de la honte. Le peuple baoulé est reconnaissant ". Nous ajouterons par-dessus, le Baoulé est un être qui aime la paix au point d'en faire une seconde religion. Le peuple baoulé a une horreur maladive de la violence et répugne à verser le sang humain. Ce dernier trait est illustré par l'attitude du président Henri Konan Bédié lors du boycott actif prôné par Laurent Gbagbo.
Les Refondateurs font leurs choux gras de l'exil du Président Bédié après le coup d'Etat de décembre 1999. Pour les refondateurs, partir sans combattre, même au prix du sang d'Ivoiriens, comme l'aurait fait celui pour qui "mille morts à droite, mille morts à gauche, il marche ", relève de la lâcheté. Mais c'est mal connaître le Baoulé dont nous affirmons qu'il a horreur de verser du sang humain. En effet, au moment du boycott de Laurent Gbagbo, monsieur Henri Konan Bédié était Président de la République et à ce titre il était le chef suprême de l'Armée, de la Police, de la Gendarmerie et de la Douane. Par ailleurs, qui ne se souvient pas des images insupportables des Baoulé parqués comme des bêtes dans l'enceinte du CAFOP de Gagnoa, faisant des Baoulé des réfugiés dans leur propre pays. Le Président aurait pu envoyer l'armée, la police ou la gendarmerie réprimer sauvagement les bourreaux de ses parents. Mais au lieu de cela, nous avons vu une Henriette Bédié, toute dévouée, sous un soleil implacable, sous la pluie, partageant les malheurs de ses coregionnaires, leur apporter aide et réconfort, c'est ça le Baoulé.
Pour les refondateurs qui semblent l'ignorer, les relations entre les " Dioula " ne datent pas d'aujourd'hui, et ce ne sont pas des dénigrements et des tentatives d'achat des consciences qui y changeront grande, chose.
En effet, dans le combat de Félix Houphouët-Boigny, les "Dioulas " ont joué un rôle essentiel dans la lutte d'émancipation du PDCI-RDA, le parti créé par le Bélier de Yamoussoukro. Partout, sur toute l'étendue du territoire de Côte d'Ivoire, Houphouët-Boigny pouvait compter sur les "Dioula ", qui ont tourné le dos à l'un des leurs pour suivre l'homme de Yamoussoukro.
A Gagnoa, Houphouët-Boigny a largement bénéficié du soutien sans faille de Yacouba Sylla, chef spirituel de la confrérie des Hamallistes. Son soutien et son amitié avec l'homme de Yamoussoukro valurent à ce dernier l'adhésion de la communauté soudanaise ainsi que celle de la communauté musulmane de Gagnoa.
Le patriarche Péléforo Gbon Coulibaly a été une grande figure du PDCIRDA, qui a réussi à amener le peuple sénoufo à suivre Houphouët-Boigny dans son combat pour la libération du peuple noir. Rappelons que lorsque les compagnons du Syndicat agricole d' Houphouët-Boigny lui ont proposé d'être le député à l'Assemblée constituante française pour représenter la Côte d'Ivoire, il n'a mis qu'une seule et unique condition: avoir le soutien des deux patriarches Yacouba Sylla et Péloforo Gbon Coulibaly. C'est grâce à la qualité d'un tel soutien que Houphouët-Boigny a exercé ses trois mandats électoraux, 1946, 1951 et 1957, comme député de la circonscription de Korhogo Boundiali. Les proches collaborateurs d'Houphouët-Boigny ont été toujours des "Dioula ", des gens du Nord auprès de qui il a toujours trouvé aide et dévouement.
On retiendra le nom de Lamine Fadika, originaire de Touba, qui a réussi à mobiliser le peuple mahou pour soutenir le combat de 1'homme de Yamoussoukro. Il fut le confident et fidèle collaborateur d'Houphouët-Boigny. C'est à Odienné qu'il reçut une balle destinée à Houphouët-Boigny, par les adversaires du PDCI-RDA regroupés au sein de l'Entente des Indépendants de Côte d'Ivoire (EDICI.).
Citons également le nom de Djibo Soungalo, qui a risqué sa vie en hébergeant clandestinement le président du RDA, cachant Houphouët fortement recherché par l'administration coloniale. Lors de ses voyages à Bouaké, Houphouët n'avait que deux hôtes: Djibo Soungalo et Lamine Fadika.
Le cas de Ladji Sidibé, ressortissant de Sikasso, au Soudan (actuel Mali). Cet homme, postier de son état, s'était reconverti dans l'agriculture et devint propriétaire d'immenses champs de caféiers et de cacaoyers, en même temps qu'il faisait du transport. Il n'hésita pas à abandonner ses activités lucratives pour se mettre au service d'Houphouët-Boigny, comme chauffeur, régisseur des plantations de caféiers et cacaoyers de 1 'homme de Yamoussoukro, exécuteur des missions secrètes et mystiques. On n'oubliera jamais le nom d'El-Hadj Karamoko Diaby, originaire d'Odienné, qui a pris une part très active non seulement dans l'organisation du congrès constitutif du RDA, mais aussi à l'élection d'Houphouët-Boigny comme premier président du grand mouvement politique africain. C'est en reconnaissance du travail accompli que les Maliens ont baptisé une rue de Bamako de son nom, l'Avenue Karamoko Diaby. A Bamako, se trouvait avec lui, un autre "Dioula ", Tiémoko Diaby, originaire de Samatiguila.
Partout en Côte d'Ivoire, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, du Centre, les "Dioula" ont constitué la garde prétorienne du président du PDCI-RDA, les soutiens sans relâche et sans failles d'Houphouët-Boigny.

A Abidjan et ses environs immédiats
A Treichville, ce fut Mémé Kourouma qui succéda à Mathieu Vangah Ekra, premier Secrétaire général de section. Après lui, vinrent Boniface Ouédraogo et Kouassi Lenoir à Treichville, les groupements ethniques nordistes étaient très actifs dans le fonctionnement du PDCI-RDA. Ces structures étaient animées, notamment par Mamadou Comara, Baba Chérif, Karamoko Touré, Karamoko Comara, originaires d'Odienné, El-Hadj Moussa Koné, Karim Ouattara, Lanciné Konaté, El-Hadj Béma Bamba, originaires de Boundiali.
A Adjamé, les sections du PDCI-RDA étaient animées par l'Imam Tatadjigui Diaby, son statut de chef religieux, adepte de la justice et de la solidarité, constituait un atout sérieux pour la défense de la cause du PD CI-RDA. Avec lui, il faut citer Bénogo Diaby qui, lui, a fait la prison de Grand- Bassam. Kossira Doumbia fut une des grandes figures du PDCI-RDA à Adjamé.
A Cocody Dallas, l'animation du parti était confiée principalement à Samba Koné. A Grand-Bassam, on retiendra le nom de Daouda Samara, secrétaire de section.
lA Agboville, Vadjiguiba Diaby exerça fonctions de secrétaire de section. A Aboisso, c'était Abdoulaye Gueye, d'origine sénégalaise, fils de Samba Gueye, un Sénégalais arrivé en Côte d'Ivoire en 1906. Décédé en 1948, il a ses descendants encore à Aboisso.
A Sikensi, le Parti était tenu par Sidi Diaby
A Divo, le nom d'El-Hadj Gaoussou Diaby, originaire d'Odienné, restera attaché à l'histoire du PDCI-RDA dans cette région à cause de l'?uvre qu'il a accomplie dans le cadre du Parti; dans la gestion du Parti, il a bénéficié des aides de Nasséré Mamy Diaby, de Siaka Touré. A sa mort, les autochtones divolais ont exigé qu'il soit enterré chez eux en terre djiboua.
A Adzopé, dans les années 1950, c'était Mamadou Koné, le tout-puissant secrétaire de section père d'Al Moustapha Koné, ex-responsable de l'Office National de l'Identification (O.N.I).
lA Akoupé et Yamoussoukro, on retiendra le nom de Moustapha Diaby, secrétaire de section.

Dans le Pays profond
A Abengourou, un des animateurs du parti avait pour nom, Oumar Dieng, d'origine sénégalaise. Avec lui, il y avait Siaki Mamadou Camara, originaire de Samatigui1a.
A Yamoussoukro, ville natale du Président du RDA, c'était M. Yabi Diaby qui exerçait les fonctions de secrétaire de section
A Bouaké, les deux plus grands quartiers, Sokoura et Dougouba, étaient tenus de main de maîtres par Siaka Berté, originaire de Sikasso, Soudan (actuel Mali). Nous ne reviendrons pas sur les rôles joués par Lamine Fadika et Djibo Sougalo
lA M' Bahiakro, c'était Mamourou Sangaré qui animait le secrétariat général du Parti. Après lui, son jeune frère, Daouda Sangaré, prit la relève. Dans le cadre la section de M'Bahiakro, l'Imam Aly Diaby et Tatatéi Diaby jouèrent un rôle extrêmement important dans l'implantation du Parti dans cette région.
A Tiébissou, c'était Mamadou Traoré qui avait en charge le Parti.
A Sinfra, la section du Parti était tenue par Oumar Diop, d'origine sénégalaise.
A Dimbokro, on se souviendra toujours de Koné Samba Ambroise, originaire de Katiola, le tout-puissant et incontesté leader de la lutte du PDCI-RDA dans cette région sur le plan national.
A Bocanda, Samba Traoré assurait de mains de maître, le secrétariat général du parti. Avec lui, il faut citer Laï Diaby qui fut le tuteur du jeune élève Henri Konan Bédié. Après lui, succéda Sékou Diaby.
A Bongouanou, le parti était animé par Mamadou Cissé, dit Mamadou " Doublé ", l'un des oncles de Nabintou Cissé, donc un des grands-pères du Premier Ministre Alassane Dramane Ouattara, le président du RDR.
A Daloa, le PDCI-RDA était animé par Baba Coulibaly, d'origine soudanaise (actuel Mali). Avec lui, il faut citer Ngodjigui Diarrassouba, une grande figure du PDCI-RDA, qui fut assassiné en 1957 par les partisans de Capri Djédjé, leader du Bloc Démocratique Eburnéen (BDE), alors qu'il se rendait à une mission du PDCI-RDA. Sékou Diaby, qui faisait partie de la même mission, s'en tira à bon compte avec de graves blessures
A Issia, l'animateur principal était Vassiriki Sylla, originaire d'Odienné et père de l'actuel maire d'Adjamé, Youssouf Sylla. Il avait pour adjoint Bakary Diaby.
A Duékoué, Moussa Diabaté, originaire d'Odienné, animait le parti en tant que secrétaire de section et député du Parti à l'Assemblée nationale. De nos jours, la relève est assurée par Aoua Touré, originaire d'Odienné.
A Bouaflé, on se rappellera le nom de Vamé Doumouya (père de Serge Doumouya, enseignant et d'Alain Doumouya, journaliste), comme le numéro 1 du parti qui exerça son autorité pendant plus de vingt ans comme secrétaire de section et comme député. A sa mort, ce fut Tiémoko Doumouya, l'aîné de la famille qui lui succéda à la tête du Parti, en tant que secrétaire général. A Tiémoko, succéda Mamadou Doumouya, le cadet de la famille. Signalons qu'outre les Doumouya, de nombreux Nordistes ont participé à Bouaflé, à la lutte du PDCI-RDA. Mais ils ont tenu un rôle secondaire, par rapport à Zamblé-bi-Zamblé et Zoro-bi-Tra, natifs de Bouaflé.
A Gagnoa, fief de Pierre Capri Djédjé, leader du Bloc Démocratique Eburnéen (BDE), Moritié Diaby, portait la contradiction à Capri Djédjé, en tant que secrétaire général du PDCI-RDA.
A Man, comme secrétaires de section, Alpha Touré et Vâboué Touré sont deux grandes figures du PDCI-RDA qui ont mené la lutte aux côtés des natifs de la région qu'étaient Dion Robert, Té Flan Basile et Gbê Alphonse. Tous deux ont fait la prison de Grand-Bassam.
A Danané, nous retiendrons les noms des secrétaires de section El-Hadj Mamady Diaby et Fama Savané.
A Bin-Houyen, la section du parti était tenue par El-Hadj Mori Diaby. A l'instar de la diaspora qui a investi les grandes villes de l'intérieur pour le compte du PDCI-RDA, les ressortissants du Grand Nord ont fait de leurs régions les bastions imprenables du PDCI-RDA, pendant les années de haise, de lutte contre le colonialisme.
Revenons à Korhogo pour dire que de très grands militants poursuivirent le travail du patriarche Péléforo Gbon Coulibaly, pour faire de la cité du Poro, un bastion imprenable du PDCI-RDA. Ils avaient pour noms: Dramane Coulibaly, Bamara Coulibaly, Morikounadi Cissé, Ténéna Coulibaly et Habib Koné (père de l'actuel Directeur de la Banque de l'Habitat de Côte d'Ivoire (BHCI), Fafongo Koné. A Boundiali, succédèrent à la tête du Parti: Baky Coulibaly, Kassoum Konaté, Kounandi Dosso, Seydou Gbané. Les deux derniers cités ont fait la prison de Grand-Bassam, avec Jean Baptiste Mockey, Mathieu Ekra, Alloh Jérôme et Bernard Dadié.
A Ferké, dans le pays technologie, Vakangbê Diaby, originaire d'Odienné, a assuré pendant de très logues années la direction du Parti.
A Dabakala, le responsable du Parti était Almamy Sahané (Savané). Puis, ce furent Tiéba Ouattara et Pierre Billon, originaires de la région qui eurent à travailler étroitement avec les ressortissants d'Odienné qu'étaient Almamy et Ousmane.
A Tafiré, le plus grand militant fut un Koné dont le fils Mamourou Koné lui succéda, aidé de Baba Diaby, secrétaire de section.
A Odienné, Mamadou Coulibaly Moctar Touré, Karamoko Touré et Zakaria Touré ont été les figures de proue PDCI-RDA. Citons également Yah Bamba qui succéda à Vamé Touré à la faveur d'une élection partielle en 1953.
A Ségué1a, Losséni Soumahoro, Messoligui Diomandé, Vassama Diomandé, Vacaba Diaby et Gaoussou Soumahoro ont été les grands militants du parti d' Houphouët-Boigny dans le Worodougou.
A Touba, outre Lamine Fadiga, il y a lieu de Yacouba Bamba (député) et Maméry Chérif (député).
A Bondoukou,l'exemple de l'Imam Baba Aly Timité est particulièrement éloquent. C'est lui qui a convaincu les Abron d'adhérer au parti d' Houphouët-Boigny. Il a connu la prison de Grand-Bassam. Le terrain de football de la ville de Bondoukou porte son nom. Avec lui, nous citerons les noms de grands militants qu'ont été: Dua Kobenan; Koloba Ouattara, Seydou Gbané, Anzoumana Gbané, Dondui Ouattara, Adama Ouattara.

Les femmes nordistes dans la lutte du PDCI-RDA
Il serait injuste de passer sous silence les rôles joués par les femmes nordistes, car elles ont apporté une contribution appréciable dans la lutte du PDCI-RDA. Elles sont des centaines d'anonymes qui ont courageusement affronté les foudres du colon, luttant le plus souvent soit à l'ombre des hommes, soit à leurs côtés. Si la marche sur Grand-Bassam reste le fait le plus marquant dans le rôle joué pas les femmes du PDCI-RDA, il n'en demeure pas moins vrai que des actes de haute portée ont été posés chaque jour par les femmes nordistes. Pour mémoire, nous retiendrons les noms de quelques pionnières. Il s'agit notamment de Matoma Touré et Hadj a Naminata Oulé Diaby à Divo.
Fatoumata Diarrassouba et Hadja Kabana Diaby à Abidjan, qui ont participé à la mémorable marche des femmes sur la prison de Grand-Bassam.
Madame Ouezzin Coulibaly, épouse du député de Haute Côte d'Ivoire, Daniel Ouezzin Coulibaly, le "Lion du RDA".
Madame Ladji Sidibé née Rokia Touré
Profitons de ce parcours pour relever le rôle joué par des ressortissants des pays de la sous région, soit chez eux, soit en Côte d'Ivoire qui ont apporté leur soutien à Houphouët-Boigny dans sa lutte de libération.
Au Soudan (actuel Mali): ce furent El-Hadj Baradoussou Camara, de Baba Coulibaly, Robert Druide, N'Golo Coulibaly, Madeira Kéita, Jean Marie Koné, Modibo Kéita, Moussa Coulibaly, maire de Ségou, Mamadou Konaté, député du Soudan, décédé en 1956.
En Guinée: Moriba Kéita, Yacouba Traoré

En Côte d'Ivoire:
Signalons le cas d'Ibrahima Coulibaly (Soudan) qui fut secrétaire général du PDCI-RDA à Treichville de 1947 à 1987, qui vit toujours en Côte d'Ivoire.
Albert Paraison, Philippe Vieyra (Dahomey, actuel Bénin)
Lama Camara (Guinée) à Adjamé et à Man
Ces ressortissants des pays de la Sous région étaient organisés en comités, très actifs:
Le comité guinéen était dirigé et animé par Brahima Djarakoro, suivi de Brahima Diakité, père de feu le ministre Issa Diakité. Puis suivirent Mory Diomandé, Mory Kéita, Baïdy Gueye et Yacouba Traoré.
Au comité malien, c'était N'Golo Coulibaly qui en était le responsable suivi de Moriba Kéita
Le comité sénégalais était dirigé par Ousseynou N'Diaye, puis par Thiam Amadou, en 1952.
Pour le comité voltaïque, c'était Boniface Ouédraogo, qui fut maire de Koumassi
Le bref rappel historique permet de tirer trois sortes d'enseignements:
1- Il permet de situer la part prépondérante des ressortissants du Nord dans la lutte du PDCI-RDA; ils ont constitué pour Houphouët-Boigny, une véritable garde prétorienne. Aucune autre région ne peut se prévaloir d'un tel bilan.
2- Il aide à comprendre l'attitude d' Houphouët-Boigny envers les étrangers en général, et envers ceux vivant en Côte d'Ivoire, toute attitude dictée par un devoir de mémoire et surtout de reconnaissance. Il n'est pas étonnant, que devançant de tous dans le monde entier, il ait accordé un droit de vote aux étrangers vivant en Côte d'Ivoire, qu'il ait été dans son gouvernement des ressortissants des pays de la sous région: Amadou Bocoum, Tiécoura Diawara (Soudan), Amadou Thiam (Sénégal), Abdoulaye Sawadogo (Haute Volta Mohamed Diawara (Mali
3- Il montre, s'il en était besoin, l'entente parfaite qui existait entre les Baoulé et les "Dioula"; en aucun cas, l'on a déploré le refus de l'autorité des "Dioula ", secrétaire de section, par les Baoulé de leurs sections. En effet, comme montré plus haut, de Yamoussoukro à Bouaké en passant par Tiébissou, M'Bahiakro, Dimbokro, Bocan , les responsables "Dioula" du Parti n'ont eu à faire face à des actes de défiance ou de rejet. Les refondateurs qui ignorent ce pan de l'histoire de la Côte d'Ivoire malgré la présence en leur sein, " d'éminents historiens ", apprendront à leurs dépens le 28 novembre prochain, qu'ils se sont trompés lourdement dans leurs jugements emprints; de légèreté et surtout de méconnaissance du peuple baoulé. Les 2000 têtes couronnées baoulé ont donné une leçon de dignité et de sens de 1a responsabilité, à toute la Côte d'Ivoire, en affirmant leur soutien sans faille au "Dioula" Alassane Dramane Ouattara, le candidat du Rassemble ment des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Les Baoulé savent à quoi s'en tenir quant aux sentiments des refondateurs à 1eur endroit, à travers les traitements que subissent chaque jour leurs frères installés en zones forestières par les autochtones refondateurs. La preuve est faite depuis longtemps que le salut de leurs frères et d'eux-mêmes ne pourra venir que du RHDP Tout porte à les convaincre que tant que les refondateurs seront au pouvoir, leurs malheurs ne connaîtront pas un début de solution. Depuis dix ans que les refondateurs sont au pouvoir, les Baoulé installés en zone forestière sont confrontés à mille et une tragédies: spoliés" du fruit de leur dur labeur, pourchassés comme des malfaiteurs en raison de leurs opinions politiques, battus et assassinés sans que les auteurs de ces actes ignobles soient inquiétés le moins du monde, ils attendent avec espérance le jour de la libération pour eux, qui sera le 28 novembre 2010, l'arrivée au pouvoir des enfants d' Houphouët-Boigny, seuls capables d'assurer la sécurité de leurs biens, de leurs femmes et de leurs enfants. Pour des raisons bassement électoralistes, certains s'étaient érigés en défenseurs des Baoulé en clamant à la face de la nation:" Celui qui touche à un Baoulé me trouvera sur son chemin ". Ce sont aujourd'hui les mêmes qui assistent dans l'indifférence la plus abjecte au martyre des Baoulé en zone forestière, poussant leur cynisme jusqu'à affirmer "qu'après le premier tour de la présidentielle du 31 octobre 2010, il n'y a rien eu en zone forestière ", alors que de notoriété publique, il y a eu des exactions ayant entraîné mort d 'homme dont un chef baoulé! !
Nous terminerons la présente contribution par clore un débat éculé, qui n'a plu sa raison d'être comme nous l'annoncions plus haut, car ce qui intéresse" les Ivoiriens, répétons-le, c'est de savoir de quoi demain sera fait. C'est pourquoi un peu d'histoire s'impose une fois de plus aux refondateurs. A tous les coins de rue, à toutes les sauces, on entend les mêmes rengaines, devenues les choux gras des refondateurs, à court d'arguments convaincants. "C'est Ouattara qui a renversé Bédié en 1999 ; c'est Bédié qui a lancé un mandat d'arrêt international contre Ouattara; comment ces deux hommes peuvent-ils s'entendre? Ils ne peuvent pas être sincères, etc.
A ces questions répondrons tout simplement en disant que dans toutes les grandes familles, dans toutes les unions, entre les nations, il y a eu un temps pour se battre, suite à des incompréhensions, des malentendus entre les différents membres, un temps pour dialoguer et un temps pour se mettre ensemble. L'UDPCI et le RDR sont sortis du PDCI-RDA, donc tous trois nourris à la philosophie de paix d' Houphouët-Boigny, une philosophie de paix et d'amour. Devant la destruction programmée de l'?uvre leur Père, le fondateur de la Côte d'Ivoire moderne, ces formations ont décidé de taire leurs divergences, de se mettre ensemble pour sauver l'?uvre d'Houphouët-Boigny. Ils ont été rejoints par des hommes de qualité, convaincus eux aussi e la vérité est du côté des Houphouétistes: très tôt par Anaky Kobéna et maintenant pour le second tour de la présidentielle, par de grands hommes l'éminent professeur constitutionnaliste Francis Vangah Wodié du Parti ivoirien des travailleurs (PIT) et Gnamien Konan, un homme compétent qui, pendant des années, a géré avec bonheur les 40% du budget de la Côte d'Ivoire. Voilà la vérité.
Devant certains impératifs qui engagent la vie d'une nation, des sacrifices s'imposent. Le RHDP n'est pas premier en la matière. La France et l'Angleterre ont été opposées dans une guerre qui a duré plus de cent ans. La France et l'Allemagne se sont combattues dans les guerres de 1870-74, de 1914-18, 1939-45. Des guerres qui ont entrainé des millions de morts de part et d'autres. Des scènes d'horreur ont été perpétrées de chaque côté. Oradour-sur-Glane en France est un exemple pathétique (600 civils assassinés).
Aujourd'hui, la France, l'Angleterre et l'Allemagne fraternisent dans une Union Européenne où de façon solidaire elles jouent les premiers rôles.
Le RHDP reste une union bien solide en déplaise aux oiseaux de mauvais augures, les enfants d'Houphouët-Boigny reprendront le 28 novembre 2010 prochain, la bataille du développement, du retour de la Côte d'Ivoire dans le concert des nations développées, bataille de leur Père, Félix Houphouët-Boigny.
Pr Vakaba TOURE,
Vice-président du PDCI-RDA
Cel:66192046
Cel : vakabatoure@gmai1.com

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