mardi 7 décembre 2010 par AFP

Le président de la Banque africaine de développement (BAD) Donald Kaberuka a estimé "urgent" de résoudre la crise ivoirienne, évoquant de possibles sanctions "opérationnelles" si les conditions "d`efficacité" de ses interventions en Côte d`Ivoire n`étaient plus réunies.

"La crise a trop duré (...) une solution est urgente", a-t-il déclaré lors d`une rencontre avec des journalistes organisée à Paris par l`European American Press Club. Il a appelé à laisser l`Union africaine (UA) et son médiateur Thabo Mbeki "travailler" sans "jeter de l`huile sur le feu".

Interrogé sur l`élection ivoirienne, Donald Kaberuka n`a pas pris position en faveur d`un des deux candidats, le chef d`Etat sortant Laurent Gbagbo qui revendique la victoire, et l`opposant Alassane Ouattara, élu président selon les résultats de la Commission électorale indépendante et dont la victoire a été reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale.

"Les statuts de la BAD m`interdisent de prendre des positions politiques", a-t-il expliqué.

D`ailleurs, a-t-il rappelé, son institution n`a "jamais imposé de sanctions politiques". Pour autant, elle peut avoir recours à "des sanctions techniques et opérationnelles" si les "conditions d`efficacité" de l`aide ne sont pas réunies, a-t-il ajouté.

L`ancien ministre rwandais a ainsi évoqué l`exemple de la Guinée où la BAD
a "tout de suite stoppé ses opérations" après le massacre du 28 septembre 2009
perpétré par les forces de défense et de sécurité à Conakry, "parce que nous
avons estimé que nous ne pouvions plus être efficaces dans ces conditions".

En septembre 2009, un rassemblement pacifique organisé par l`opposition
avait été réprimé dans le sang. Le bilan avait été d`au moins 157 morts, selon
les organisations de défense des droits humains.

Dans un communiqué conjoint avec la Banque mondiale, la BAD avait affirmé
lundi souhaiter "continuer à travailler avec le peuple de Côte d`Ivoire dans
le combat contre la pauvreté". "Mais il est difficile de le faire efficacement
dans un contexte d`incertitude et de tension qui se prolongent", avaient
indiqué les deux institutions.

Abidjan abrite théoriquement le siège de la BAD mais la banque africaine a
dû se délocaliser à Tunis après la crise ivoirienne de 2002. En mai, Donald
Kaberuka s`était montré rassurant sur un prochain retour dans la capitale
ivoirienne.

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