par Abidjan.net
La 15e Conférence Annuelle et Assemblée Générale Triennale de l?Union Panafricaine des Avocats (PALU), un rendez-vous continental de la profession juridique a été lancée à Abidjan ce mercredi 25 juin 2025. Placée sous le thème " La justice à travers les réparations '', cette rencontre réunit du 25 au 27 juin plus de 500 avocats, juristes, responsables institutionnels et représentants de la société civile venus de tout le continent et de la diaspora.
Organisée dans le sillage du thème de l?année 2025 de l?Union africaine '' Justice pour les Africains et les personnes d?ascendance africaine à travers les réparations '', cette édition s?annonce comme un temps fort de réflexion et d?action sur les enjeux juridiques liés à la reconnaissance et à la réparation des injustices historiques, coloniales et postcoloniales.
Durant trois jours, les participants prendront part à 18 sessions articulées autour de trois grands axes : le droit des affaires, la pratique juridique, et le droit de l?intérêt public et du développement. L?objectif est d?interroger le rôle de la profession juridique dans la construction de politiques de réparation crédibles, efficaces et ancrées dans les réalités africaines.
''Nous voulons attirer l?attention de nos membres sur le rôle central que doit jouer la profession juridique dans la mise en ?uvre des mesures de réparation, au profit des citoyens et des États africains '', a déclaré Abdoul Bagui Kari, président du PALU, lors de son discours d?ouverture. Il a également rappelé l?engagement de l?organisation dans des initiatives telles que la lutte contre les flux financiers illicites à travers le consortium Stop The Bleeding, et la promotion de la bonne gouvernance.
Pour le président du PALU, il est crucial que la communauté juridique africaine s?emploie à impulser un cadre juridique adapté aux réalités du continent, capable de corriger les injustices historiques et de contribuer à une transformation structurelle tournée vers la reconstruction du lien social.
Abdoul Bagui a également lancé un appel clair aux États africains. '' Les avocats du continent sont compétents, bien formés, et disposent des outils nécessaires pour accompagner juridiquement les pays africains. Il est temps de leur faire confiance, au lieu de laisser le marché du droit entre les mains de cabinets internationaux qui parfois contournent nos législations locales'', a-t-il souhaité.
Intervenant à sa suite, Me Loan Messan Florence a salué la tenue de cette conférence en Côte d?Ivoire, qu?elle considère comme un pont symbolique entre les traditions juridiques francophones et anglophones. '' La justice par les réparations touche au c?ur même de la fonction judiciaire : rétablir un équilibre rompu, reconnaître un préjudice, et restaurer la dignité des peuples. Mais il s?agit ici d?aller au-delà des réparations individuelles, pour réfléchir à des mécanismes collectifs, historiques, culturels et institutionnels'', a-t-elle mentionné.
Elle a également soulevé des interrogations fondamentales notamment sur ''Quelle est la portée du préjudice lorsqu?il est collectif ? Qui en sont les titulaires légitimes ? Quels mécanismes juridiques garantissent une réparation réelle, et non purement symbolique ? ''.
Emboîtant le même pas Me Mounkaila Yayé, ancien bâtonnier de l?ordre a soulevé un autre point de la situation, en plaidant pour une liberté de circulation des avocats sur le continent. Pour lui, cette mobilité faciliterait l?assistance juridique transnationale et renforcerait les capacités de défense dans tous les États africains.
EA