par Abidjan.net
Les États membres de l?Union africaine ont pris un engagement à l?issue de la Deuxième Conférence panafricaine sur les Ânes (PADCO-2), tenue les 26 et 27 juin au Centre de conférence Radisson Blu d?Abidjan. Deux jours de travaux intenses, d?échanges riches et de résolutions concrètes autour d?un animal souvent oublié mais indispensable : l?âne.
"L?Afrique doit se lever pour protéger la population asine", a martelé le Ministre ougandais, Dr Rwamirama Bright Kanyontore. Une déclaration reprise avec force par S.E. Moses Vilakazi, Commissaire de l?Union africaine chargé de l?Agriculture et de l?Économie bleue, dans son discours de clôture, résume l?esprit et la vocation même de cette rencontre panafricaine.
La PADCO-2 n?était pas qu?un sommet de plus. Elle s?est voulue un tournant. Trois grands axes ont guidé les échanges : Faire le point sur les progrès réalisés depuis l?adoption du moratoire continental contre l?abattage des ânes pour leur peau.Valider une Stratégie Panafricaine ambitieuse (2026?2035) pour la préservation de l?espèce asine. Adopter la Déclaration d?Abidjan, position commune des États pour dire stop à l?exploitation illégale des ânes à travers le continent.
Des ministres venus du Tchad, du Cameroun, du Nigeria, de Tanzanie ou encore de l?Ouganda, des représentants des Communautés économiques régionales (CEDEAO, IGAD, UEMOA, etc.), ainsi que des partenaires internationaux comme la FAO, l?OMSA, l?ICWE et les ONG de défense du bien-être animal, ont tous répondu présent.
Les travaux ont souligné le rôle déterminant des ânes dans les économies rurales africaines. "L?âne n?est pas un produit. C?est un partenaire des communautés rurales, un acteur silencieux de la sécurité alimentaire", a insisté un intervenant kényan. Le commerce illégal de sa peau, notamment vers l?Asie pour la production d?ejiao, met aujourd?hui en péril cette espèce, avec des conséquences sociales, économiques et éthiques désastreuses.
La Stratégie adoptée préconise une série de mesures fortes : amélioration des pratiques d?élevage, collecte de données, législation renforcée, sensibilisation des communautés, valorisation des chaînes de valeur éthiques, et mobilisation de financements innovants.
Le Ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré, a clôturé la conférence en saluant l?engagement collectif des États et en réaffirmant la position claire de la Côte d?Ivoire : "Notre pays a interdit l?abattage des ânes pour leur peau. Nous serons en première ligne pour la mise en ?uvre des conclusions de cette conférence."
S?exprimant au nom du président Alassane Ouattara, il a également remercié les partenaires et les délégations africaines pour leur mobilisation, en insistant sur l?importance d?impliquer les communautés rurales dans la lutte contre le commerce de peaux et pour le bien-être animal.
La Déclaration d?Abidjan et la Stratégie seront soumises au Comité technique spécialisé de l?Union africaine, avant d?être examinées par l?Assemblée des chefs d?État. En parallèle, un programme panafricain dédié à la préservation des ânes sera lancé par l?AU-IBAR, avec des indicateurs de suivi, un appui aux États membres, et un calendrier clair jusqu?en 2035.
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