samedi 18 dcembre 2010 par Notre Voie

Espérons qu'avec le temps, l'actuel président français verra un peu plus clair. Les écailles collées sur ses yeux et qui obstruent sa vue tomberont. Et, nous le souhaitons, ses oreilles s'ouvriront pour enfin faire une lecture plus humaine de la situation en Côte d'Ivoire. Mais en attendant d'y arriver, Nicolas Sarkozy continue de semer le bordel en Côte d'Ivoire et dans bon nombre de Républiques qui ne veulent plus demeurer les vassales de la France. Le président français ferme les yeux sur les conditions de vote très hostiles dans les zones contrôlées par les rebelles de Ouattara. Il refuse de voir la fraude massive dont s'est rendu coupable Alassane Ouattara lors de la dernière présidentielle en Côte d'Ivoire. Sarkozy pousse loin son cynisme en refusant même d'admettre un instant que ce pays phare de l'Afrique de l'Ouest a des institutions et des lois comme la France. Pour le chef de l'Etat français, la Côte d'Ivoire doit être dirigée par celui qu'il a choisi et non par celui qui a été choisi les Ivoiriens eux-mêmes dans les urnes sur la base de leurs institutions et lois. Que de mépris et de haine qui frise le pur bordel de la part de Nicolas Sarkozy! Guidé par une haine viscérale contre Laurent Gbagbo, le président français ne démord pas dans son combat perdu d'avance comme la guerre à l'hivernage. Il veut se substituer aux institutions et au peuple de Côte d'Ivoire. Et pour parvenir à imposer Ouattara aux Ivoiriens, le président français, tête baissée, utilise tous les moyens, même les plus inhumains avec tout le risque de sortir plus ridicule de ce bras de fer contre Gbagbo. Hier encore cet individu a fait une autre sortie. Sarkozy a osé menacer le président ivoirien en ces termes nauséabonds : Nicolas Sarkozy a pour sa part déclaré que Laurent Gbagbo devait partir avant la fin de la semaine sans quoi il figurera sur la liste des personnes visées par des sanctions de l'UE. Lesquelles sanctions concerneraient 19 personnes et porteraient sur le gel d'avoirs et de restriction de visas. Mais Sarkozy ne nous dit pas d'où Gbagbo doit partir. Gbagbo doit partir du gouvernement français ou de l'Etat de Côte d'Ivoire ? S'il s'agit de l'Etat de Côte d'Ivoire, alors disons tout net à Sarkozy que ce n'est pas lui qui choisit le président des Ivoiriens à leur place. Ce pouvoir revient aux Ivoiriens. De plus le président français ne dit pas si les avoirs de Gbagbo connaîtront le gel en Europe. Gbagbo n'est ni Ouattara ni Bédié qui ont des résidences et leurs comptes en France et dans les paradis fiscaux. Quant aux restrictions de voyage, Sarkozy ferait mieux de se taire parce que les sanctions qu'il brandit ne pèsent rien du tout devant le noble nationalisme du président Laurent Gbagbo. Et Sarkozy devrait réaliser que depuis la rébellion armée entretenue par la France contre la Côte d'Ivoire, les Ivoiriens dignes du nom ne cherchent plus à se rendre en France. Un pays qui se cherche et qui peine à retrouver ses marques dans le monde. Il y a tellement de pays émergents que la France ne compte plus et ne pèse plus lourd sur la planète. Les Ivoiriens s'attendaient à autre chose qu'à des menus fretins de Sarkozy. Si Gbagbo ne va pas en France qu'est-ce que cela lui enlève? Si Sarkozy connaît le trésor caché du président Laurent Gbagbo en France, qu'il se l'approprie. Mais qu'il sache que tout le destin de la Côte d'Ivoire se joue en Côte d'Ivoire, aux mains des Ivoiriens eux-mêmes. Faire croire à Alassane Ouattara et consorts qu'ils peuvent devenir quelqu'un dans ce pays par la volonté de l'extérieur est une pure illusion

Benjamin Koré

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