samedi 18 décembre 2010 par Le Patriote

Si Abidjan n'est pas une ville morte, ce qu'il nous a été donné de voir hier, y ressemble à bien des égards. Pas de commerce, pas de transport, pas d'administration. Dans les communes d'Abidjan que nous avons sillonnées hier, le constat était le même. Koumassi, Treichville, Cocody, Abobo, Adjamé, Plateau et l'ensemble des communes du district d'Abidjan tournaient au ralenti. A part quelques personnes qui s'aventuraient dans les rues, les populations dans leur grande majorité sont restées à la maison. Les magasins ont baissé rideau. Les endroits chauds d'Abidjan donnaient l'allure d'un cimetière où le silence est roi. Au Black Market de Koumassi ou la fameuse Rue 12 de Treichville, le scénario était le même : point de commerçants. Par conséquent, les clients étaient invisibles. Les stations services également n'ont pas ouvert. Dans cette atmosphère, les quelques véhicules qui se sont aventurés dans les rues s'en donnaient à c?ur joie, du fait d'une fluidité inhabituelle de la circulation en cette fin de semaine. D'ordinaire, à pareille heure (midi, ndlr), la traversée du Boulevard Lagunaire, se fait difficilement , reconnaît un automobiliste. Les imprudents, ont dû user de la marche pour rallier leur maison et leur lieu de travail. Les taxis n'ont pas roulé. Les bus non plus. J'ai décidé de marcher pour arriver à Treichville où j'ai de la famille , poursuit un autre marcheur rencontré au niveau de l'ancienne Bâche bleue à Marcory. Selon des habitués de la ville d'Abidjan et selon des propos tenus récemment par le DG de la SOTRA, Attey Philippe, la circulation ou non des autobus de la Sotra, est le signe qu'Abidjan travaille ou ne travaille pas. Dans le cas d'espèce, l'absence des bus dans les Rues d'Abidjan est le signe que rien n'a bougé. La conséquence de cette situation a fortement eu une incidence sur le Plateau, le centre des affaires. Selon des témoignages concordants, le Plateau ne connaît pas un meilleur sort. La plupart des bureaux sont restés fermés toute la journée. Une gifle pour les commerçants en particulier. Une façon pour les populations abidjanaises de répondre à l'appel du Premier ministre Guillaume Soro, aux démocrates de prendre les rues.

Thiery Latt

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