samedi 18 dcembre 2010 par Le Patriote

Le Patriote, Quotidien ivoirien d'informations générales, n'était pas dans les kiosques, hier. Tout comme il sera absent de la distribution, ce samedi. Nous vous devons, de prime abord, des excuses. Vous nos lecteurs, partenaires et annonceurs qui nous faites confiance depuis plus d'une dizaine d'années. Vous avez pris le réflexe, souvent automatique, de vous retrouver devant vos kiosques à journaux, dans les librairies, sur Internet et autres surfaces commerciales, pour vous abreuver de cette source de l'information vraie. Le Patriote a pris l'engagement avec vous, de servir la Côte d'Ivoire et non de s'aliéner derrière des individus. Servir la démocratie et pas des intérêts égoïstes de quelques individus pour qui la liberté n'est qu'une vue de l'esprit. Nous apprenons depuis quelques heures que l'interdiction de paraître illégalement infligée à votre Quotidien est le fait du service de communication de la présidence de la République encore rattachée à l'ancien Chef de l'Etat, des hommes de mains de Charles Blé Goudé et bien entendu du Général Dogbo Blé Brunot, commandant de la Garde Républicaine. Cela n'est pas surprenant. Dans leur chute, les fous de Gbagbo veulent entraîner la Côte d'Ivoire et avec elle, les principes qu'ils disent pourtant défendre. En effet, on les entend, à longueur de discours, claironner que la Constitution est la boussole à respecter . Que dit alors notre Loi fondamentale. En son Article 9, elle garantit que la liberté de pensée et d`expression, notamment la liberté de conscience, d`opinion religieuse ou philosophique sont garanties à tous . L'une des premières libertés de l'homme, c'est son droit à la différence et à l'information. Dans une République qui se respecte, un officier général de l'armée, fut-il le plus proche et le plus choyé du Chef de l'Etat, ne peut pas se substituer aux institutions. S'il a quelque chose à reprocher à nos publications, il y a des voies bien autorisées à saisir. Soit le Conseil National de la Presse, soit la Justice ou même l'Observatoire de la Liberté de la Presse, de l'Ethique et de la Déontologie (OLPED) que les journalistes ont eux-mêmes créé pour balayer devant leur porte et dénoncer les mauvais grains. Mais, brûler toutes ces voies légales et se présenter devant les travailleurs des imprimeries et les distributeurs de la messagerie, leur intimer l'ordre, sous la menace des kalachnikovs, de rompre de fait les contrats qui les lient à leurs clients que sont les éditeurs est bien condamnable. Mieux, c'est une démarche lâche qui, malheureusement, va au-delà des petits individus que nous représentons. C'est l'image de la Côte d'Ivoire qu'ils disent pourtant chérir qui s'en trouve sérieusement affectée. Voilà déjà, qu'en plus des violations graves des droits de l'Homme constatées et condamnées de tous et de partout, notre pays est désormais à la Une pour violation de la liberté de la presse.
A la vérité, les hommes de l'ancien régime veulent faire taire la presse libre. Celle qui a décidé, au risque de la vie de ses agents, de grandir la Côte d'Ivoire en dénonçant, sans complaisance, les violations graves des droits de l'Homme, la prévarication des ressources, la corruption, le népotisme, le pillage, le vol et tout ce qui va avec. Fermer Le Patriote, Le Nouveau Réveil, Le Jour Plus, L'Expression, Nord-Sud Quotidien, Le Mandat, L'intelligent d'Abidjan ou tout autre publication qui ne caresse pas le Prince dans le sens du poil, ne servira à rien. Ils ont fermé les radios étrangères émettant en modulation de fréquence. Mais, cela n'empêche pas les populations qui ont soif d'informations vraies de se tourner vers les ondes courtes pour écouter les mêmes chaînes. Eux-mêmes, pontes du FPI, qui ont applaudi des deux mains la suspension des émissions des chaînes de télés et radios internationales, font mille et un efforts pour y être présents. Drôle de personnages ! Comme si l'objectif recherché était de plonger encore les populations ivoiriennes dans l'obscurantisme. Ce n'est pas en cassant le thermomètre qu'on fait baisser la fièvre-t-on. Ce n'est pas en muselant la presse libre, que Laurent Gbagbo se fera accepter par des populations qui l'ont rejeté, lui, ses méthodes, son système et ses projets à 54%, le 28 novembre dernier. Tant pis pour ceux qui n'ont pas compris le message.

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Charles Sanga

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