lundi 20 dcembre 2010 par AFP

L`Union européenne a décidé lundi de sanctionner Laurent Gbagbo, son épouse ainsi que 17 autres proches, en les privant de visas d`entrée sur son territoire, face au refus du président ivoirien auto-proclamé de quitter le pouvoir.

Un accord sur ce sujet a été trouvé à Bruxelles entre des représentants des 27 pays de l`Union européenne, réunis au sein de deux groupes d`experts sur
l`Afrique et sur les Relations extérieures.

"Il y a 19 noms sur la liste (des personnes visées par les sanctions), et cela inclut le président Gbagbo", a déclaré la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, Maja Kocijancic.

"Sa femme aussi", Simone, y figure, a-t-elle ajouté lors d`un point de presse, confirmant des informations données préalablement par des sources diplomatiques.

Pour entrer en vigueur, la décision doit encore être validée formellement d`ici mercredi en milieu de journée (délai de 48 heures) par les gouvernements européens par le biais d`une procédure écrite. Les capitales doivent confirmer par lettre qu`elles sont bien d`accord.

Le président français Nicolas Sarkozy avait lancé vendredi à Bruxelles un ultimatum à Laurent Gbagbo, l`enjoignant de quitter le pouvoir d`ici dimanche soir sous peine d`être frappé par les sanctions à l`étude au sein de l`Union européenne.

"Laurent Gbagbo et son épouse ont leur destin entre leurs mains. Si avant la fin de la semaine Laurent Gbagbo n`a pas quitté le poste qu`il occupe en violation de la volonté du peuple ivoirien, ils seront nommément sur la liste des sanctions", avait déclaré M. Sarkozy à l`issue d`un sommet européen.

"Ce qui se passe en Côte d`Ivoire est parfaitement inadmissible", avait-il ajouté.

Ces sanctions de l`UE concernent d`une part des restrictions sur l`octroi de visas, d`autre part des gels d`avoirs.

"Dans une premier temps, il a été décidé d`imposer les seules interdictions de visas car c`est plus simple à mettre en place. Les gels d`avoirs viendront mais la procédure est plus lourde" à mettre en place, a affirmé un diplomate européen.

Vendredi, lors de leur sommet, les chefs d`Etat et de gouvernement de l`UE avaient publié une déclaration commune appelant l`armée ivoirienne à se placer sous l`autorité du "président démocratiquement élu" Alassane Ouattara.

Ils avaient aussi réaffirmé "la détermination de l`UE à prendre des mesures ciblées contre qui voudraient continuer à empêcher le respect de la volonté exprimée par le peuple ivoirien".

En Côte d`Ivoire, des violences ont éclaté entre partisans de Laurent Gbagbo et d`Alassane Ouattara, les deux hommes qui se disputent la présidence depuis le scrutin du 28 novembre. M. Ouattara est soutenu par la communauté internationale, dont l`Union européenne.

Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir lundi pour évoquer la situation dans le pays et le renouvellement du mandat des 10.000 Casques bleus de l`Onuci, la force menant son opération sur place, qui expire le 31 décembre et dont Laurent Gbagbo demande le retrait. L`ONU a rejeté cette exigence.

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