Mercredi 22 Décembre 2010 par AFP

Les Etats-Unis ont entrepris des
discussions avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest
(Cédéao) sur une éventuelle augmentation des troupes de l'ONU en Côte
d'Ivoire, a indiqué mercredi le département d'Etat.
"Nous sommes en discussion avec d'autres pays de la région pour voir s'il y
a des possibilités pour que nous puissions renforcer la force de maintien de
la paix de l'ONU", a déclaré à Washington le porte-parole du département
d'Etat, Philip Crowley.
"Nous parlons avec plusieurs pays de la Cédéao", a précisé le porte-parole,
sans indiquer lesquels.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé lundi de six mois le mandat de
sa force en Côte d'Ivoire (Onuci) et "envisage" d'y envoyer des renforts.
Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a de son côté indiqué qu'il
comptait obtenir le départ de l'Onuci et des soldats français de l'opération
Licorne, qu'il accuse d'avoir pris partie pour son rival Alassane Ouattara.
De ce fait "nous ne pouvons exclure qu'à un certain moment (M. Gbagbo)
puisse contester la présence de la force (de l'ONU) avec sa propre force", a
souligné M. Crowley.
"Nous voulons nous assurer que l'ONU a la capacité de maintenir la paix et
la stabilité en Côté d'Ivoire", jusqu'à résolution de la crise politique, a
ajouté le porte-parole.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé lundi de six mois le mandat de
sa force en Côte d'Ivoire (Onuci) et "envisage" d'y envoyer des renforts.
D'autres pays, comme la France, peuvent jouer un rôle dans la crise
ivoirienne, a estimé M. Crowley. L'ancienne puissance coloniale peut ainsi
"aider à déterminer ce qui peut être fait pour s'assurer qu'il y a un nombre
de troupes adéquat en Côte d'Ivoire pour maintenir la paix et la sécurité",
a-t-il jugé.
Alors que le camp Ouattara a demandé à la communauté internationale de
déloger Laurent Gbagbo du pouvoir par la force, le porte-parole du département
d'Etat a dit espérer que l'usage de la force ne sera pas nécessaire et qu'un
éventuel renforcement de l'Onuci aura un effet stabilisateur et convaincra
Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir.
Un haut responsable de la diplomatie américaine a insisté sur le fait qu'un
renforcement de l'Onuci n'aurait pas mission de renverser M. Gbagbo, mais de
le dissuader d'utiliser la force.
"Nous sommes fortement préoccupés par la possibilité que (cette crise)
puisse dégénérer en conflit majeur", a-t-il ajouté, sous le couvert de
l'anonymat.
A l'issue du second tour de la présidentielle du 28 novembre en Côte
d'Ivoire, M. Ouattara a été désigné vainqueur avec 54,10% des voix par la
Commission électorale indépendante mais le Conseil constitutionnel, acquis à
M. Gbagbo, a invalidé ces résultats pourtant certifiés par l'ONU et proclamé
la victoire du président sortant.
Quelques 9.000 Casques bleus sont présents en Côte d'Ivoire mais l'Onuci n'
qu'"une très faible capacité opérationnelle", selon un expert militaire.
Quelque 900 soldats français sont également sur place.

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023