La violente répression de la marche du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) par les Forces de défense et de sécurité (Fds) livre ses secrets. Si les organisations des droits de l`Homme disent ne pas avoir les preuves de l`existence d`un charnier, T.K., lui, dit avoir été témoin du transfert des corps. Il raconte.
Il nous a été rapporté que vous avez vu les corps, est-ce vrai?
Oui. Je les ai vus dimanche, aux environs de 15h. Il y avait une voiture de police sur laquelle il est écrit ``Police scientifique``, la gendarmerie et un cargo de la CRS. Ce sont eux qui sont venus chercher les corps dans un corbillard blanc. Ils les ramassaient et les mettaient dans le véhicule. Les corps étaient déjà en décomposition et ils sentaient.
Où les avez-vous vus exactement ?
C`est en allant à Yopougon, quand on sort de N`Dotré avant d`arriver au niveau de la forêt ; il y a un nouveau garage au bord de la route, c`était à ce niveau.
Combien de corps avez-vous vus ?
Sincèrement, je ne peux pas vous donner un nombre exact.
Pendant combien de temps les avez-vous observés ?
Je suis passé une première fois, aux environs de 13h, en voiture pour me rendre à la zone industrielle de Yopougon, où je devais rencontrer mon oncle. C`est à ce moment que j`ai remarqué la présence des forces de l`ordre à cet endroit. Par la suite, lorsque je revenais autour de 15h, ils étaient encore là. J`ai donc vu l`embarcation des corps.
Combien de corbillard y avait-il ?
C`était un seul corbillard civil.
C`est-à-dire ?
C`était un corbillard privé, c`est le terme. Je l`ai même suivi car il s`est dirigé vers Anyama. J`ai appelé mes frères pour leur dire de faire attention à un corbillard qui va en direction d`Anyama. Eux-aussi l`ont vu.
Propos recueillis par S.A.