mercredi 22 dcembre 2010 par Nord-Sud

La crise post-électorale qui secoue la Côte d'Ivoire prend des proportions inquiétantes dans la région de l'ouest montagneux. Une psychose généralisée s'est emparée des populations de Duékoué, Zouan-hounien et Bangolo.

C'est le sauve-qui-peut dans le grand Ouest ivoirien. Un grand nombre des populations de ces villes a fui pour trouver refuge ailleurs. Le responsable local de la communication des Forces armées des Forces nouvelles a imputé la responsabilité de cette situation aux miliciens à la solde du camp présidentiel de Laurent Gbagbo. Le samedi 11 décembre, nous avons été informés de la présence de miliciens dans la zone de confiance en train de perpétrer des exactions sur les populations civiles. Ces miliciens, au dire de nos informateurs, auraient pris leur quartier général dans le village de Guitrozon. Ils ont commencé à s'attaquer aux populations civiles par des actes de braquages et autres. Ne pouvant pas continuer d'assister impunément à ces exactions, nous avons entrepris de les déloger de la zone de confiance. C'est ainsi que nous y avons mené une expédition pour libérer la zone , relate Mara Lanciné, le collaborateur du commandant du groupement d'instruction 1. Poursuivant ses propos, le porte-parole local de FaFn a indiqué que les hommes du commandant Losséni Fofana ont effectivement trouvé des miliciens à Bangolo qu'ils ont repoussés jusqu'aux portes de Duékoué, plus précisément à Guitrozon. Notre intention n'est pas de prendre le contrôle de Duékoué. Raison pour laquelle à la demande de notre hiérarchie, nous avons replié le même jour avec pour souci d'épargner des vies humaines surtout celles de nos frères d'armes des forces de défense et de sécurité , a-t-il précisé. Pour avoir entendu les bruits des armes, les populations de Duékoué sont restées terrées chez elles pendant les deux jours qui ont suivi les affrontements entre FaFn et miliciens. S'en sont suivies des exactions. Le dimanche 12 décembre, les populations de Fengolo (village situé à 3 kilomètres de Duékoué) pour la plupart des Malinké restés sur place après le passage des soldats des FaFn, reçoivent la visite de combattants, selon elles, des miliciens Apewê. Ceux-ci s'attaquent à un véhicule de transport de cacao qui quittait le village pour Duékoué. Ces miliciens armés de kalachnikov et de fusils à pompe, selon les témoignages recueillis, ouvrent le feu sur le véhicule. Le chauffeur est tué sur-le-champ. Des chasseurs Dozo, postés dans le village, ripostent avec leur fusil calibre douze. Un milicien tombe et les autres prennent la clé des champs. Bilan, deux morts. Les populations malinké restées sur place, estimant que ce sont des autochtones Wê qui pourraient être à l'origine de cette attaque, entreprennent de détruire les résidences des populations Guéré de Fengolo.
A Zouan-hounien où les populations ont vécu des drames similaires, hommes, femmes, jeunes, vieux, etc. sont apeurées par la présence de miliciens parlant l'anglais. Une bonne partie de ces populations a trouvé refuge à Danané. Certains ont préféré traverser les frontières libériennes et guinéennes pour se réfugier dans ces deux pays voisins.
A Man, par contre, la vie suit son cours normal. Sauf que depuis ces attaques, le transport entre Man et Abidjan est paralysé.

Kindo Oussény à Man


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