mercredi 22 dcembre 2010 par Nord-Sud

Invité Afrique de Rfi, William Fitzgerald, sous secrétaire d`Etat américain adjoint aux affaires africaines soutient que les Etats Unis sont prêts à soutenir toute action, même militaire pour le départ de Laurent Gbagbo.

Jeudi dernier, vous avez dit que Laurent Gbagbo avait un temps limité pour quitter le pouvoir. Qu`est-ce que cela signifie ?
Cela signifie qu`il doit choisir ou il subira les prochaines étapes des mesures contre lui-même et sa famille de même que ceux qui travaillent avec lui.

Ce qui veut dire qu`il peut être interdit de voyager non seulement en Europe mais également aux Etats Unis ?
Tout à fait. Ce n`est pas encore clair mais il peut en être de même pour ses filles et fils qui sont actuellement aux Etats Unis.

On se souvient du discours du président Obama à Accra, il y a dix-huit mois : L`Afrique n`a pas besoin d`hommes forts. Elle a besoin d`institutions fortes . Est-ce qu`on peut parler d`une doctrine Obama qui s`applique aujourd`hui en Côte d`Ivoire ?
C`est sûr. Le point primordial pour le président Obama et les Etats Unis, c`est la démocratie. Les Ivoiriens ont voté. Le résultat a été clair. Le président Ouattara a gagné l`élection. Et, le président qui a perdu doit quitter le pouvoir. La doctrine d`Obama est que la démocratie est primordiale. La bonne gouvernance, le respect des droits de l`Homme. Il y a des informations qui proviennent de Côte d`Ivoire relativement aux violations des droits de l`Homme par les forces de sécurité de monsieur Gbagbo.

Le président Obama s`est-il entretenu au téléphone avec M. Gbagbo depuis l`élection du 28 novembre?
Malheureusement non.

On dit justement que le 3 décembre, le jour où le Conseil Constitutionnel a annoncé la victoire de M. Gbagbo, le président Obama a essayé de l`appeler au téléphone. Est-ce juste ?
C`est juste.

Et, que s`est-il passé ?
M. Gbagbo n`avait pas répondu. Ensuite, le président lui a envoyé une lettre.

A-t-il répondu à cette lettre ?
Pas encore.

Les partisans de Laurent Gbagbo disent que la Côte d`Ivoire n`est pas le seul pays où les résultats d`une élection sont contestés. Et, que vous les Américains, vous êtes plus indulgents avec Mwai kibaki au Kenya ou avec Hosni Moubarak en Egypte.
Ce qui s`est passé en Côte d`Ivoire est très intéressant. Selon la résolution de l`ONU, le vote devait être certifié par l`ONU. Sur la base des résultats de la Commission électorale, tout le monde sait que M. Ouattara a gagné avec 54%. C`est-à-dire que c`est sans conteste que M. Gbagbo a perdu.

Si les sanctions ne suffisent pas, le Premier ministre kényan, Raila Odinga, propose le recours à la force militaire pour faire partir Laurent Gbagbo. Qu`en pensez-vous ?
Je crois que M. Goodluck qui est actuellement le président de la Cedeao a dit la même chose. On voudrait éviter la violence, des troubles qui pourraient gagner la sous-région, mais de toute façon toutes les mesures sont sur la table (pour analyse).

Si la Cedeao, notamment le Nigeria décide de lancer une opération militaire en Côte d`Ivoire, comment réagirez-vous ?
Nous allons probablement la coordonner avec les Nigérians. Nous allons soutenir toutes les mesures envisagées par le Nigeria et le président Goodluck Jonathan.

Y compris s`il s`agit d`une mesure de nature militaire ?
Je vous ai dit que toutes les mesures sont sur la table en ce moment.

Pensez-vous que dans un mois Laurent Gbagbo sera toujours au palais présidentiel ?
Non, absolument pas.

Pourquoi en êtes-vous aussi certain ?
Parce que cela fait l`unanimité en Europe et en Afrique même. C`est inacceptable.

Propos recueillis sur Rfi par Bamba K. Inza

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