mercredi 22 décembre 2010 par Le Temps

L'impressionnant, la mobilisation internationale, de l'Onu à la France en passant par Washington et Moscou, sur la Côte d'Ivoire, pour défendre Ouattara (gratifié de 54% des voix) contre le mauvais perdant Gbagbo. C'est à peine si l'on s'est aperçu que, dans la même Afrique, deux autres scrutins nationaux suscitant- pour leur déroulement et leur résultat presque stalinien - les doutes des experts et des démocrates. En Egypte, le parti au pouvoir a remporté- presque sans rival- 95% des voix aux législatives. Au Burkina Faso, le Président Compaoré, sacré à la faveur d'un putsch, vingt- trois ans plus tôt, s'est fait réélire avec plus de 80% au premier tour

Cette année, la présidentielle, pimentée de lourdes irrégularités au Soudain (en avril) et au Togo (en février), n'ont pas soulevé de tempêtes diplomatiques. Pas plus, en 2009, que les scores mobutuesques obtenus par le chef d'Etat sortant du Congo (79%), d'Algérie (90%) et de Tunisie (89,6%). Sans parler du Gabon, où selon divers spécialistes, dont un ex- conseiller Afrique de Chirac, on a inversé les scores des candidats arrivés premier et deuxième.

Bien sûr, une poussée de vigilance démocratique de temps en temps vaut mieux que pas de poussée du tout. Mais pour les peuples des autres pays, dans lesquels l'élection est une parodie, le sentiment d'abandon n'est que plus grand. Quand aux rares Etats africains qui jouent le jeu- Ghana, Bénin, Mali, Sénégal, Guinée- ils doivent se sentir de plus en plus isolés.

In Le Canard enchaîné
N°4703-15 décembre 2010

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