Les rois et chefs traditionnels de Côte d'Ivoire étaient en conclave hier, à Abidjan au palais d'Eburnie. Ce, pour plancher sur la crise post-électorale qui prévaut depuis le deuxième tour de la présidentielle en Côte d'Ivoire. Cette rencontre a été initiée par sa majesté Tchiffi Zié Jean Gervais, Secrétaire permanent du Forum des leaders traditionnels africains. Durant plus de quatre heures, les têtes couronnées ivoiriennes ont analysé la situation qui prévaut en Côte d'Ivoire avant de pondre une déclaration. Cette crise est la première du genre. La Côte d'Ivoire n'a jamais connu de bicéphalisme. Nous pensons que le peuple ivoirien est mature tout comme les dirigeants politiques qu'il a choisis de mettre au-devant de la destinée de notre pays. Après tout ce qui s'est passé, nous sommes les premiers interpelés à cause des morts qu'il y a eu sur nos territoires respectifs. Il ne faut pas perdre de vue le fait que, pour faire valoir un titre de Président de la République, il faut un peuple à gouverner. Or, c'est ce peuple qui est en train de mourir. A rapporté la déclaration finale dont une copie a été transmise aux deux protagonistes de la crise actuelle ; le Président de la République, Laurent Gbagbo et le mentor du Rdr, Alassane Ouattara. Face à la situation difficile que traverse le pays, les chefs traditionnels ivoiriens demandent au chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo et à Alassane Ouattara, d'accepter leur médiation. De même la communauté internationale devait s'appuyer sur la chefferie traditionnelle pour régler cette crise sous l'arbre à palabre. Ce qu'ils n'ont pas encore fait jusque-là et qui explique pourquoi la crise perdure. Ils doivent donc impérativement éviter la violence afin que la Côte d'Ivoire triomphe de par les capacités de ses fils et filles à demeurer unis, solidaires et attachés à leur terre, précise-t-il. La déclaration est produite par les chefs de communauté Wê, Dan, Atchan, Bété, Gouro, porte-parole de la délégation d'Odienné. Les leaders traditionnels supplient donc chacun des leaders politiques, à savoir Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara de prendre un verre d'eau glacé et d'apaiser leur c?ur. Il n'y a pas de problème sans solution. C'est pourquoi, nous accordons un temps pour les rencontrer individuellement et par la suite, nous allons ensemble les mettre d'accord. Dieu ne descendra pas sur terre pour leur parler.
Bamba Mafoumgbé