mercredi 22 décembre 2010 par Le Temps

Dans la crise post-électorale, Paris et Washington chantent à l'unisson les mêmes refrains néocoloniaux. Les raisons.
Le cynisme du Président français, Nicolas Sarkozy n'a vraiment pas de limites. Dans son combat contre Laurent Gbagbo, Président de la République de Côte d'Ivoire, Sarkozy a planifié une stratégie honteuse et dangereuse. Celle-ci met en péril ses ressortissants dans le monde entier. Mais, le Président français, n'en a cure. Pourvu que son ennemi, Laurent Gbagbo soit neutralisé. Grâce surtout au soutien sans faille des Etats-Unis, allié historique de la France. La stratégie de Sarkozy pour adouber les Etats-Unis dans son combat contre la Côte d'Ivoire a consisté à envoyer des soldats français en Afghanistan. Ce, au grand dam de l'opinion française et de l'opposition. Malgré la mort de plusieurs soldats dans la vallée du Capissa, en Afghanistan, Sarkozy n'a jamais voulu retirer ses troupes en France. Les nombreux appels de l'opinion nationale de son pays ne l'ont pas fait fléchir. S'il prenait le risque de se retirer de l'Afghanistan, le Président français allait s'attirer le courroux du grand-frère américain. Et partant, le soutien des Américains dans son combat contre la Côte d'Ivoire serait dangereusement hypothéqué. C'est au nom de cette alliance intéressée que Nicolas Sarkozy a enjambé les cadavres de ses soldats en Afghanistan pour maintenir ses troupes dans ce pays hautement dangereux pour les forces internationales. Pour mieux séduire Washington, Paris est allé plus loin dans son cynisme. L'Elysée n'a rien fait pour empêcher l'enlèvement de ses ressortissants au Niger. Ce sont six ingénieurs français de la multinationale Areva au Niger qui ont été kidnappés par les éléments d'Al Qaïda dans le désert nigérien. Pourtant, les autorités nigériennes ont à maintes reprises alerté les dirigeants de Areva et les services secrets français de plusieurs menaces d'enlèvement dont font l'objet les employés de Areva au Niger. Ces avertissements ont été rejetés du revers de la main par l'Elysée qui avait un agenda secret. Celui de faire croire au peuple français que la France demeure sous la menace terroriste d'Al Qaïda. Et que de ce fait, il est impérieux que Paris soutienne les Américains en Afghanistan dans leur guerre contre les talibans fidèles à Oussama Ben Laden. C'est uni, fait croire Sarkozy aux Français que la France et les Etats-Unis peuvent combattre le terrorisme dans le monde. Sournoisement, le patron de l'Elysée sollicite en retour le soutien total des Américains à sa man?uvre de déstabilisation de la Côte d'Ivoire et de son Président Laurent Gbagbo. C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre l'acharnement de la Maison-Blanche contre le Président légitimement et légalement élu : Laurent Gbagbo. Les Etats Unis manifestent ainsi leur reconnaissance à la France en demandant au chef d'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir sans délai. Le pays de l'oncle Sam va même jusqu'à brandir des sanctions contre le Président de la République, son entourage et des autorités militaires du pays. Parce que la France, son allié le soutient dans sa guerre contre Al Qaïda en Afghanistan. Pour la préservation et l'accroissement de leurs intérêts économiques et stratégiques, Paris et Washington sont déterminés à user de tous les moyens mafieux pour renverser le chef d'Etat d'un pays souverain. Quand bien même, ils se disent défenseurs et promoteurs des Droits de l'Homme, de la liberté, de la souveraineté, de l'indépendance de la démocratie, et du respect des lois.

Fabrice Tété

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