Mercredi 22 Décembre 2010 par Ivoire-Presse

A la tête de milliers de femmes de Bouaké qui ont pris d'assaut le siège régional de l'ONUCI pour exprimer leur soutien et leur reconnaissance au conseil de sécurité pour avoir proroger le mandat de l'ONUCI, Mme Faber Maimouna, a dans la motion ci-dessous, réclamé la transformation du mandat de l'ONUCI en force d'imposition de la paix et de démocratie. Les sanctions de la communauté internationale étant jusque là inefficaces

Nous femmes de Bouaké, nous nous réjouissons de la reconduction du mandat de l'ONUCI en Côte D'Ivoire. Nous souhaitons beaucoup de courage et de détermination à monsieur CHOI, aux fonctionnaires et soldats de l'ONUCI.

Nous prions le TOUT PUISSANT afin qu'il vous protège ainsi que chaque habitant de la Côte D'Ivoire, de la boucherie de Laurent Gbagbo et de la soit disant majorité présidentielle.

A la communauté internationale, CEDEAO, UA, ONU, UE et aux institutions financières, nous disons que, bien que vous ayez compris le problème ivoirien, vous n'avez pas encore trouvé la solution adéquate. En effet, pour trouver la solution, il vous faut prendre en compte d'autres aspects liés à l'individu Gbagbo, à son éducation, à son parcours politique, à son mode d'accession au pouvoir en 2000 et à son gout très prononcé pour le pouvoir. Il vous faut par ailleurs tenir compte du fait que Gbagbo a conscience de ce qui l'attend s'il quitte la présidence. Il sait qu'il doit répondre des actes qu'il a posé entre autre, le charnier de Yopougon, l'affaire Jean Helene, l'affaire André Kieffer sans compter les dernières tueries et autres violations des droits de l'homme.

L'analyse de toutes ces informations vous permettra surement de comprendre que les sanctions prises par vous ne lui feront absolument rien tant qu'il sera assis dans le fauteuil. L'interdiction d'entrer sur le territoire européen n'est pas une sanction dans la mesure où, depuis sa prise de pouvoir, le nombre de voyages à l'étranger notamment en Europe de monsieur GBAGBO peut se compter sur le bout des doigts. Il a encore les moyens de faire venir des médecins de l'Europe pour se faire soigner et soigner sa famille en cas de nécessité.

Ceux qui le soutiennent dans ce combat contre le peuple ivoirien, n'ont d'autres choix que de faire comme lui au risque de voir des membres de leur famille enlevés ou tués.

Concernant le gel des avoirs en Europe, pour GBAGBO lui-même, cela ne représente pas grand-chose à court terme, dans la mesure où certains operateurs économiques croyant encore en lui, lui apportent assistance.

La Côte d'Ivoire vit une guerre qui ne dit pas son nom. Car en période de guerre on assiste : aux enlèvements, aux tueries, aux charniers, à une psychose généralisée des populations et c'est le cas en ce moment à Abidjan et dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire. Les populations meurent en silence malgré la présence de l'ONUCI. Attention à un second Rwanda. L'histoire jugera.

Ce que nous attendons par contre, de la communauté internationale, c'est qu'elle comprenne la souffrance des populations en Côte d'Ivoire. Les enlèvements, les tueries, les charniers entrainent la Côte d'Ivoire vers un génocide. Que la communauté internationale écoute le cri de détresse des populations, l'angoisse des parents et la désorientation des jeunes. Ce que nous vous proposons donc, c'est que vous transformiez le mandat de l'ONUCI, de force d'interposition en force d'intervention ou d'imposition de paix.

Que la CEDEAO fasse comme au Libéria, où elle a mis fin au pouvoir de Charles Taylor. Elle doit utiliser la force militaire pour enlever Gbagbo. Dans le cas contraire, qu'on laisse l'armée républicaine ivoirienne (FAFN, FDS) engager les hostilités pour contraindre Gbagbo à partir.

Le salut de la Côte d'Ivoire se trouve dans cette solution.

Nous vous en saurions gré.

Mme FABER pour les femmes de Bouaké éprises de paix et de justice

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