Une affirmation qui a surpris plus d'un observateur de l'actualité récente ivoirienne. Dans son message provocateur du mardi 21 décembre 2010, le candidat malheureux de l'élection présidentielle, Laurent Gbagbo a soutenu ne plus vouloir verser le sang. Je ne veux plus que le sang soit versé. Je ne veux pas de guerre. Je ne veux pas que le sang d'un seul ivoirien soit versé. Je ne veux pas d'une guerre en Côte d'Ivoire qui peut s'étendre aux pays voisins ou les affaiblir , a-t-il laissé entendre. Pour les Ivoiriens, cette déclaration du candidat MLP sonne comme une moquerie, voir une insulte à leur intelligence. Laurent Gbagbo sont-ils convaincus savait très bien que sa confiscation du pouvoir allait provoquer le mécontentement de la population qui allait descendre dans la rue pour réclamer justice. Les Ivoiriens savent également qu'il a demandé aux forces de l'ordre acquises à sa cause de mater violement ce soulèvement populaire. C'est pourquoi sont-ils étonnés de cette déclaration de l'ex-chef de l'Etat. Pourquoi a-t-il laissé ses miliciens et mercenaires assassinés nos frères et s?urs ? C'est maintenant qu'il sait que le sang a assez coulé en Côte d'Ivoire. Ou bien, c'est parce qu'il a eu la quantité de sang qu'il voulait qu'il s'inquiète subitement pour les ivoiriens brimés par sa milice. S'interrogent-il à juste titre.
De plus, les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils connaissent le parcours politique jalonné de sang de Laurent Gbagbo. En témoignent les répressions sanglantes des manifestations de l'opposition sous son régime, les nombreux charniers découverts à Abidjan et à l'intérieur du Pays, les assassinats des personnes enlevés nuitamment chez elles. Ils ont également en mémoire cette phrase cruelle de l'ex-chef de l'Etat : mille morts à droite, mille morts à gauche, moi j'avance . Pour les Ivoiriens, il ne fait aucun doute, Laurent Gbagbo aime voir le sang couler. Sa déclaration du 21 décembre, n'est juste qu'une tentative pour maquiller une réalité qui a fini par s'imposer à tout le monde, y compris à la cour pénale internationale dans toute sa laideur.
Dao Maïmouna