Jeudi 23 Décembre 2010 par Nord-Sud

Désormais, la marge de man?uvre de Laurent Gbagbo semble mince face à la communauté internationale.

Laurent Gbagbo tient-il encore la barre ou est-il au fond de l'abîme ? Assurément, tout porte à croire que l'ancien chef de l'Etat ivoirien est aculé, coincé. Alors que, lors de son investiture le 4 décembre dernier au palais présidentiel, il s'était montré intransigeant sur la question de sa légitimité, la pression internationale et son isolement au plan interne l'ont visiblement vite ramené à la réalité. Très vite, il se résout à laisser tomber la voie de la résistance empruntée aussi par lui que par ses partisans, pour lorgner l'option diplomatique. En témoigne l'appel du pied fait au président élu, Alassane Ouattara, le 9 décembre dernier, au cours d'une rencontre qu'il a eu avec les populations Ebrié. Le président du Rassemblement des républicains (Rdr) ayant opposé une fin de non-recevoir à cette main tendue pour le moins cavalière, Laurent Gbagbo a retrouvé refuge dans son nationalisme de tous les jours, galvanisant ses troupes à souhait, les invitant à se tenir prêts pour en découdre avec les représentants de la communauté internationale. C'est dans cette veine qu'intervient la demande de départ de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire. Mais, face à la fermeté affichée par la communauté internationale et surtout au gel des avoirs et à l'interdiction de voyager décrétés aussi bien par l'Union européenne que par les Etats-Unis d'Amérique, Laurent Gbagbo n'a eu d'autre choix que de revenir tendre la main à Alassane Ouattara, l'invitant à discuter pour sortir de la crise. C'est donc un homme isolé qui est apparu aux Ivoiriens pour leur annoncer sa disponibilité à dialoguer pour trouver une issue à la crise. Et, surprise, c'est la même communauté internationale qui est vouée aux gémonies, qui est invitée à arbitrer le différend post-élecroral. La question qui reste cependant sans réponse, c'est de savoir ce qu'il adviendrait de la décision du comité d'évaluation qui celui-ci confirme la certification fait par le chef de mission de l'Onuci ? Pas sûr que Laurent Gbagbo veuille s'y conformer. Le Rhdp et les Forces nouvelles qui l'ont compris, lui ont déjà dit niet. Cette fermeté ouvre ainsi la voie à l'option militaire pour la faire partir. Conscient de cela, il a décidé de tester sa mobilisation, sans doute pour influencer la communauté internationale.

Marc Dossa

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