Jeudi 23 Décembre 2010 par Nord-Sud

L'asphyxie financière se met progressivement en place pour assoiffer Laurent Gbagbo, président sortant, dans la crise post-électorale qui l'oppose à Alassane Ouattara, président élu du scrutin du 28 novembre. En effet, les institutions financières optent désormais pour l'usage du marteau à l'image de la Banque mondiale (Bm). Les financements de la Côte d'Ivoire par la Banque mondiale ont été gelés, a affirmé, mercredi, le président de la banque, Robert B. Zoellick, devant la presse, à l'issue d'un entretien avec le président Nicolas Sarkozy à l'Elysée, selon l'Afp. M. Zoellick a indiqué avoir également discuté avec le président malien de cette question. J'ai aussi discuté avec le président malien, Amadou Toumani Touré, de la nécessité pour les banques centrales, avec l'Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) de geler également les prêts, ce qu'ils ont fait, a-t-il ajouté. Avant de préciser qu'ils sont également convenus d'une réunion des ministres cette semaine afin de renforcer ces mesures. Le patron de la banque a justement lancé un appel à Laurent Gbagbo, dimanche soir à Bamako, pour qu'il accepte les résultats de l'élection présidentielle ivoirienne et "remettre le pouvoir au gagnant". M. Zoellick, qui tenait une conférence de presse à l'issue d'une visite de deux jours au Mali, a encore déclaré que la Banque mondiale soutient la position de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao), de l'Union africaine et de l'Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa), concernant le résultat du scrutin présidentiel en Côte d'Ivoire.

Notons qu'il y a quelques jours, la Bm et la Banque africaine de développement (Bad) ont annoncé conjointement dans un communiqué qu'elles s'interrogeaient sur l'opportunité de continuer à aider la Côte d'Ivoire en raison de la rechute de la situation sociopolitique. Nous souhaitons poursuivre le travail avec les Ivoiriens en matière de lutte contre la pauvreté, mais il est difficile de le faire avec efficacité dans un contexte d'incertitude et de tension prolongées, ont-elles déclaré. Les deux institutions, en exprimant leur frustration, rappellent que le scrutin présidentiel, qui était attendu depuis longtemps était supposé ramener la paix, la stabilité et jeter les bases d'une meilleure gouvernance dans le pays. Mais hélas!

Cissé Cheick Ely

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