Jeudi 23 Décembre 2010 par Nord-Sud

En dépit de l'appel à la discussion lancé par Laurent Gbagbo aussi bien à la communauté internationale qu'à ses adversaires politiques, l'étau se resserre davantage autour de lui. C'est que, l'ensemble de ses interlocuteurs à qui il a décidé de tendre la main, lui ont immédiatement opposé une fin de non-recevoir. Et pour cause, ils ne font aucunement confiance à l'ancien chef de l'Etat, réputé être un indécodable roublard'' qui tient rarement ses engagements. Le cas le plus récent de la parole donnée mais non respectée touche déjà à la main tendue au président élu, Alassane Ouattara. Alors même qu'il l'invite, avec l'ensemble de ses partisans à regagner leurs domiciles, Laurent Gbagbo maintient en place le dispositif du blocus autour du Golf Hôtel où ils sont retranchés depuis le 1er décembre dernier. Espérait-il les cueillir'' comme on attendrait qu'un gibier sorte de sa tanière ? Toujours est-il qu'autant en interne qu'avec la communauté internationale, le nombre d'engagements pris mais non respectés ne se comptent plus. Le samedi 27 novembre dernier, dans une tentative de règlement du différend sur l'instauration du couvre-feu, il avait fait la promesse au Facilitateur, Blaise Compaoré, de lever l'état d'urgence instauré unilatéralement. Mais rien n'y fit. Le chef du Faso qu'il avait sollicité en 2007 pour trouver une issue à la crise ivoirienne, venait ainsi d'apprendre à ses dépens, que Laurent Gbagbo est, véritablement un boulanger''. Son appel du pied, d'aujourd'hui, répond donc, de toute évidence à une stratégie de gain du temps au pouvoir. En janvier 2003, n'avait-il pas paraphé, à Paris, l'Accord de Linas-Marcoussis, pour le dénoncer puis le torpiller une fois de retour au pays ? Dans ces conditions, Laurent Gbagbo peut-il valablement inspirer confiance à quelque interlocuteur que ce soit ?

Pas si sûr. On comprend dès lors pourquoi le Premier ministre, Guillaume Soro, qui le connaît si bien, a préféré avancer prudemment sur la question du désarmement et du cantonnement de ses troupes. Car, s'il s'était laissé prendre au piège du chef de file de La majorité présidentielle, nul doute que dans le schéma actuel où il s'accroche par tous les moyens à un pouvoir qu'il a perdu, il aurait fait de lui et de ses éléments, une bouchée, voire, une pâtée.

Marc Dossa

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