Jeudi 23 Décembre 2010 par Nord-Sud

Incapable ou empêchée ? La Commission électorale indépendante (Cei) est au pilori. Pourtant, tout porte à croire que l'institution aura été victime d'une machination politique, plutôt difficile à supporter.

En effet, alors que l'on attendait que les proclamations commencent juste après la fermeture des bureaux de vote, la Cei, par souci de clarté et d'efficacité, annonçait que la diffusion ne démarrerait que le lendemain. Soit lundi. Malgré quelques retards, les premiers résultats notamment ceux de la diaspora sont tombés effectivement à date, plaçant Alassane Ouattara en tête. Rendez-vous a été pris pour le mardi où d'autres résultats partiels ont pu être livrés. Et puis, plus rien. Entre-temps, le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, téléphone au directeur général de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti) Brou Amessan, l'enjoignant de suspendre la retransmission en direct. Celui-ci s'abrite derrière des problèmes d'intendance pour démonter le studio installé au sein de la commission. En réalité, ça sent le roussi pour le candidat Gbagbo. Toutes les chancelleries sont informées de sa débâcle. Le Facilitateur, Blaise Compaoré, avait déjà tenté de le raisonner d'accepter. En vain. Pour Gbagbo, il ne reste plus qu'une solution : entraver la proclamation des résultats par la Cei. Tout est ainsi orchestré pour mettre cet organe hors-jeu. Le manège, pense-t-on, est de zapper la Cei pour le Conseil constitutionnel qui statuerait alors sur les requêtes recensées par Affi N'guessan. C'est le blocage artificiel. Les ambassadeurs de France et des Etats-Unis rencontrent le candidat-président et lui demandent de lever les blocages pour que les résultats soient proclamés au fur et à mesure par la Cei. Ils trouvent un homme agité et soupçonneux qui leur oppose un refus cru. Dans la foulée, Alcide Djédjé, homme de main de Laurent Gbagbo, a un échange nocturne avec Youssouf Bakayoko, à son domicile. Objectif, le terroriser. Pendant ce temps, son porte-parole Yacouba Bamba est pris à partie par deux membres de la CEI pro-Gbagbo (Damana Pickas et Tokpa Véi) alors qu'il s'apprêtait à annoncer de nouveaux chiffres. Ces deux membres sur les 31 que compte la Cei, arrachent les feuilles des mains du porte-parole de l'organe chaegé des élections et les déchirent au nez et à la barbe de tous. La communauté internationale prend toute la mesure de la situation.

Lanciné Bakayoko

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023