jeudi 30 dcembre 2010 par Notre Voie

Quelques instants seulement avant qu'ils ne quittent mardi soir le chef de l'Etat pour Abuja où ils devraient rendre compte de leur mission en terre ivoirienne à leur mandant, le président Goodluck Jonathan, les trois émissaires de la CEDEAO (Yayi Boni, Pedro Pires et Ernest Bai Koroma) ont dit à Laurent Gbagbo qu'ils reviendraient aujourd'hui jeudi 30 décembre pour continuer leur médiation. Selon un diplomate en poste à Abidjan, ils ont demandé par la même occasion à leur hôte si, jusqu'à leur retour, il pouvait déjà engager les discussions avec Ouattara, le candidat malheureux. Naturellement, selon notre source, le chef de l'Etat qui appelle depuis le début de la crise au dialogue, n'y a trouvé aucun inconvénient. Il a juste indiqué à ses hôtes que, s'ils doivent revenir jeudi (aujourd'hui) et attendre des résultats d'un début de discussions, ils feraient mieux de revenir le dimanche 2 janvier. C'est pour cela que la date du 2 janvier 2011 a été retenue. Si le président en exercice de la CEDEAO annonce leur retour pour le 3 janvier, soit il s'est trompé, soit leur retour a été repoussé d'un jour. Toujours est-il qu'aussi bien à la CEDEAO qu'à l'Union africaine, il est acquis maintenant que l'utilisation de la force pour régler le problème ivoirien n'est pas un procédé responsable. Et cela, les chefs d'Etat venus s'informer auprès des autorités ivoiriennes l'ont réaffirmé. Leur souci majeur aujourd'hui est d'arriver à relever la tête de l'organisation sous-régionale qui ploie sous les critiques acerbes d'une opinion africaine qui s'est déchaînée contre elle pour ses choix malheureux à la limite de l'insouciance. Pour eux donc, il faut rapidement trouver une issue heureuse à cette crise qui n'aurait pas dû arriver. Selon notre diplomate, Laurent Gbagbo est partant et propose que la vérité sur cette scabreuse affaire éclate au grand jour. C'est pourquoi il propose que le monde entier, à travers un Comité d'évaluation sur la crise post-électorale, vienne en Côte d'Ivoire pour s'informer, voir et dire cette vérité que tout le monde attend. Pour qu'après, celui qui aura eu raison gouverne tranquillement le pays sans qu'il soit obligé de faire un gouvernement de crabes, fourmis et autres magnans dont le principe de base des membres est de ne jamais arriver à s'entendre. Pedro Pires, Yayi Boni et Ernest Baï Koroma se sont rendus ensuite chez Ouattara avec, sous les bras, cette proposition qui n'a pas semblé rencontrer l'assentiment du chef rebelle domicilié au Golf Hôtel. Avec les preuves que tout le monde détient aujourd'hui sur la fraude, les brimades et les empêchements de vote dans le nord du pays, les missionnaires de la CEDEAO sont dans l'obligation de ne plus chercher à tirer sur la corde, mais plutôt de chercher à rapprocher, puis à concilier les deux positions. Avec comme arguments, les souffrances des populations ivoiriennes et sous-régionales, le risque d'isolement de la Côte d'Ivoire et des pays voisins et les pressions des puissances étrangères au continent. Pourvu seulement que tout cela se passe dans la clarté et sous la supervision des lois ivoiriennesn Abdoulaye Villard Sanogo


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