jeudi 30 décembre 2010 par AFP

Le président sortant de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, dénonce "l'ingérence" de la France dans les affaires ivoiriennes et le rôle moteur de l'ancienne puissance coloniale contre son pouvoir, dans un
entretien à la chaîne Euronews dont des extraits ont été diffusés jeudi.
Cette interview a été réalisée le 28 décembre à Abidjan et sera diffusée dans son intégralité vendredi après-midi.
"Elle (la France) s'ingère de la plus mauvaise manière. Toutes les résolutions qui ont lieu sur la Côte d'Ivoire à l'ONU, c'est la France qui écrit le +draft+ (version préliminaire). Nous l'avons contesté plusieurs fois", affirme M. Gbagbo.
"L'Union Européenne (UE), elle suit la France. Dans les relations entre les grandes puissances aujourd'hui, chacun a sa zone d'influence. Et quand il s'agit des pays francophones d'Afrique noire, quand la France parle, tous les autres suivent", poursuit-il.
Laurent Gbagbo a déjà dénoncé dans un récent entretien à la presse française un "complot" de la France et des Etats-Unis contre son régime.
La communauté internationale a reconnu la victoire de l'opposant ivoirienAlassane Ouattara à la présidentielle contestée du 28 novembre. De son côté Laurent Gbagbo a aussi affirmé l'avoir emportée et refuse de quitter le pouvoir en dépit de nombreuses pressions internationales, de sanctions de l'UE
et d'une menace d'intervention militaire des pays ouest africains.
Interrogé sur les risques de guerre civile, Laurent Gbagbo se veut rassurant, tout en adressant une nouvelle mise en garde à la communauté internationale.
"Je ne crois pas du tout à une guerre civile. Mais évidemment, si les pressions continuent comme elles sont, ce sont elles qui vont pousser à la guerre, à l'affrontement", dit-il.
Il paraît par ailleurs exclure de quitter le pouvoir de son plein gré, affirmant que son départ n'offrirait pas de "garantie que cela va amener la paix".
Jeudi, la situation restait très tendue à Abidjan, en dépit de l'entrée en scène de médiateurs ouest africains qui tentent d'éviter une intervention militaire pour renverser M. Gbagbo.
Les risques d'affrontement demeurent avec la menace des partisans de Laurent Gbagbo de prendre d'assaut à "mains nues" le QG de son rival, Alassane Ouattara, à Abidjan.

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