jeudi 30 dcembre 2010 par Le Temps

Les Chefs d'état-major des pays ouest-africains étaient réunis le mercredi dernier, à Abuja pour évoquer la crise en Côte d`Ivoire après que les dirigeants de la région eurent demandé le départ du pouvoir de Laurent Gbagbo, par la force si nécessaire, a-t-on appris de sources officielles. "La réunion des Chefs d`état-major des pays membres de la Cedeao (Communauté économique des Etats d`Afrique de l'Ouest, 15 pays) a démarré mardi dernier à Abuja et devrait se terminer aujourd'hui (mercredi)", a déclaré à l'Afp le directeur des affaires extérieures de la Cedeao, Abdel-Fatau Musah.
Il n'a fourni aucun détail sur cette réunion dont la tenue a aussi été confirmée par un porte-parole de l`armée nigériane, le colonel Mohammed Yerimah, contacté par l'Afp. La rencontre "n'est pas pour les médias", a souligné le colonel qui s'est aussi refusé à donner toute précision. Selon un haut responsable militaire participant à la réunion, celle-ci était notamment consacrée à "la question de la logistique". Une source diplomatique à Abuja a estimé qu`elle devait permettre aux armées des pays de la sous-région d'"organiser" une éventuelle intervention en
Côte d'Ivoire. "Ce que nous savons, c'est que la Cedeao souhaite envoyer une force de 2.000 à 3.000 hommes. En a-t-elle la capacité ? Ca, c'est une autre question", a jugé cette source ayant requis l'anonymat. Au terme d'un sommet de ses chefs d'Etat à Abuja vendredi, la Cedeao, qui a exigé maintes fois le retrait de Laurent Gbagbo après l'élection présidentielle du 28 novembre, avait annoncé l'envoi d`émissaires en Côte d'Ivoire et menacé de mener une opération militaire destinée à renverser son régime si nécessaire. La grande majorité de la communauté internationale estime qu'Alassane Ouattara, autre président proclamé de Côte d'Ivoire à l'issue de l`élection, est le chef d'Etat légitime du pays. "En cas de rejet de cette demande non négociable, la Communauté n'aura d'autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l'usage de la force légitime, pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien", avait prévenu la Cedeao. Cependant, des discussions sont en cours et le Président nigérian Goodluck Jonathan, qui préside actuellement la Cedeao, a assuré mercredi dernier, qu'elles allaient se poursuivre. Mandatés par la Cedeao, les Présidents béninois, Boni Yayi, sierra-léonais, Ernest Koroma et cap-verdien, Pedro Pires ont rencontré le mardi à Abidjan, M. Gbagbo, à qui ils étaient venus demander de quitter le pouvoir, et Alassane
Ouattara.
Le mercredi 29, après s`être entretenu avec deux de ces émissaires venus à Abuja lui faire un compte rendu de la mission, M. Jonathan a annoncé que les émissaires retourneraient à Abidjan le 3 janvier.
Refusant de donner des précisions sur le contenu des discussions à venir, Goodluck Jonathan a souligné l`importance de poursuivre un dialogue.
"Quand il y a une dispute, c'est le dialogue qui résout tous les
différends, ce dialogue est en cours", a-t-il dit à la presse à l'issue de l'entretien avec les deux émissaires.

Avec Afp

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