jeudi 30 décembre 2010 par AP

Craintes d'affrontement en Côte d'Ivoire. Tandis qu'à New York le nouvel ambassadeur nommé par le président élu Alassane Ouattara, exhortait l'ONU à agir, à Abidjan, le chef des "Jeunes Patriotes," la milice pro-Gbagbo, a pour sa part menacé d'attaquer le Golf, l'hôtel où est retranché le gouvernement Ouattara, sous la protection des Casques bleus.

Charles Blé Goudé, qui s'exprimait mercredi devant ses partisans et dont les propos étaient repris dans le quotidien "Le Temps" (pro-Gbagbo) de jeudi, a donné jusqu'au 1er janvier 2011 au camp Ouattara pour "faire ses bagages et quitter le Golf Hotel".

"Celui qui s'en prendrait à Laurent Gbagbo le regrettera amèrement", a-t-il lancé à ses troupes dans le quartier populaire de Yopougon, là même où une patrouille de l'ONUCI avait été encerclée mardi et un Casque bleu blessé à la machette. "Personne ne peut chasser notre président du pouvoir", a-t-il tonné.

Réagissant à l'attaque contre ses hommes, le patron des opérations de maintient de la paix à l'ONU, le Français Alain Le Roy, a accusé la télévision publique ivoirienne d'attiser la haine anti-ONU, en diffusant notamment des "mensonges" selon lesquels l'ONUCI assurerait l'intendance du camp anti-Gbagbo, armant et transportant des éléments de l'ex-rébellion.

Le président sortant, qui refuse de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, dont l'élection le 28 novembre a été reconnue par la communauté internationale, a maintes fois exigé le départ de l'ONU et des forces françaises.

Charles Blé Goudé, ministre de la jeunesse de Gbagbo, est surtout le "général des rues", chef de la milice des "Jeunes Patriotes", déjà célèbre pour avoir organisé en 2004-2005 les violences anti-françaises et anti-ONU dans le pays.

Situé en bordure de plage, le Golf est protégé par un important contingent de Casques bleus de l'ONUCI, aussi que par des hommes de l'ex-rébellion alliée aujourd'hui au président-élu Alassane Ouattara.

A New York mercredi soir, le nouvel ambassadeur auprès de l'ONU nommé par Ouattara, Youssoufou Bamba, a présenté ses lettres de créance au secrétaire général Ban Ki-moon. Il a exhorté l'ONU à l'action, estimant que la Côte d'Ivoire était "à deux doigts d'un génocide".

Youssoufou Bamba a entamé des consultations avec les membres du Conseil de sécurité, en prévision d'une réunion du Conseil consacrée à la crise ivoirienne la semaine prochaine.

De son côté, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a annoncé l'envoi le 3 janvier d'une nouvelle délégation à Abidjan, après l'échec d'une première mission de médiation mardi. La CEDEAO se dit prête à recourir à la force s'il le faut pour faire partir Gbagbo, mais prône pour l'instant la diplomatie.

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