vendredi 31 décembre 2010 par Nord-Sud

Le camp de Laurent Gbagbo, candidat malheureux du dernier scrutin présidentiel, ne lésine sur aucun moyen pour maquiller son coup de force contre la démocratie.

Réelle bataille pour la souveraineté nationale ou simple manipulation pour confisquer le pouvoir d'Etat ? Il y a, sans nul doute, une sorte de confusion savamment entretenue par le clan Gbagbo pour rendre beau son attentat contre la démocratie en noyant le succès du président Alassane Ouattara dans un débat futile. Malheureusement, un principe de conduite devenu un réflexe naturel pour La majorité présidentielle (Lmp). En effet, depuis la victoire de M. Ouattara qui a été certifiée par le représentant spécial du Secrétaire général de l'Organisations des nations-Unies en Côte d'Ivoire (Onuci), les bras séculiers de Laurent Gbagbo passent le temps à pérorer sur la communauté internationale en lui imputant tous les malheurs du siècle. M. Young-Jin Choi est devenu au fil des jours, en dépit de lui et malgré lui, partie prenante d'un conflit né du refus de l'alternance à la tête de l'Etat. Contre le nouveau président élu, les refondateurs espionnent, répandent délation, fausses rumeurs, et fabriquent des ménagères de toutes pièces pour disqualifier ou compromettre ceux qui ne partagent pas leurs accusations ou leur manière d'agir. Ce climat de harcèlement moral et intellectuel, se pratique partout, déstructure la psychologie collective et exacerbe les angoisses. Or, la communauté internationale qui hante et obsède n'est rien d'autre que le produit des parties constitutives de l'ensemble du monde. Pour certifier les résultats, elle s'est fondée sur la transparence. Elle n'a rien inventé. Mais en invoquant un complot international, en jouant la tribu assiégée, il s'agit de transposer le problème sur le terrain de la lutte panafricaniste, et fédérer les intellectuels naïfs et autres Africains nostalgiques de confrontations idéologiques anticapitalistes qui pensent avoir une revanche à prendre contre leur passé colonial. Ainsi que le dit Doumbia Major, Laurent Gbagbo s'octroie le droit d'attribuer des labels anti-français , tente de justifier le rôle négatif de l'entreprise de civilisation et de restructuration qu'était la colonisation. Et tout se passe comme si la communauté mondiale voulait parachuter un extraterrestre en l'occurrence Alassane Ouattara pour prendre le destin des Ivoiriens. Pourtant, le fait est qu'il y a bel et bien eu des élections et que Laurent Gbagbo a été battu au suffrage universel par l'ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (Fmi). Autant dire que les avanies anticolonialistes puent la manipulation. Ce qu'il faut retenir, c'est que le Conseil constitutionnel, en s'enfermant dans une subjectivité aliénante, a refusé de faire le distinguo entre la passion et la raison. Un combat personnel. La subjectivité, dans toute son imperfection si humaine, doit s'affranchir du patriotisme, cette enzyme identitaire marquée au fer de l'impératif belliciste si cher aux Front populaire ivoirien (Fpi). L'homélie patriotique avec ses raccourcis factuels conduit à une déficience intellectuelle. Les penseurs de ce patriotisme choisissent d'enseigner la fatalité. Il est avant tout une réaction épidermique. La démocratie ne consiste pas à prendre le pouvoir parce que le Conseil constitutionnel l'a décidé. La démocratie c'est avant tout le choix du peuple souverain. Or, le président Yao-N'dré a littéralement piétiné le choix du peuple. Par son acte, il a vidé la démocratie de sa substance. Et a consacré l'utilisation de la force pour s'imposer au peuple. La frustration est d'autant plus grande qu'on veut diluer la réalité de la victoire d'Alassane Ouattara dans des débats sans queue ni tête de souveraineté. Une aliénante imposture.

Lanciné Bakayoko




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